1jour1actu : L’arbitre a-t-il le droit d’arrêter un match ?

Joël Quiniou : Oui ! Au foot, il existe 17 lois, qu’on appelle les « lois du jeu ». Ce sont des règles à respecter concernant le terrain, le ballon, la durée du match, les penaltys, les buts… La loi no 5 dit que l’arbitre doit veiller à ce que toutes ces règles soient appliquées. Si ce n’est pas le cas, il peut donner un carton jaune, ou rouge, aux joueurs qui commettent des fautes. Il peut aussi décider d’arrêter le match, temporairement ou définitivement, en cas d’incidents qui empêchent les footballeurs de jouer. Par exemple s’il y a une panne d’éclairage dans le stade, s’il y a de la neige, ou si l’un des joueurs est touché par un objet lancé par un spectateur.

À quoi ça sert de stopper un match après un lancer de bouteille sur un joueur ?

Joël Quiniou : Ça sert à montrer qu’il s’agit d’un acte inacceptable. Au foot, comme dans le sport en général, il ne faut jamais avoir une attitude violente. Les supporters doivent respecter les joueurs et l’arbitre, pour que le match puisse avoir lieu.

Dimanche, l’arbitre a fait cesser le jeu pendant 1 h 30, avant d’annoncer que le match était définitivement arrêté. Pourquoi cela a pris tant de temps ?

Joël Quiniou : Parce que l’arrêt définitif d’un match n’est pas une décision facile. L’arbitre est le seul à décider, mais il a beaucoup de pression sur lui. Il écoute les joueurs, les représentants des clubs… Il discute avec la police et, parfois, le préfet. Car, quand il y a des milliers de spectateurs dans le stade, il faut s’assurer qu’ils vont pouvoir sortir en toute sécurité.

D’autres matchs ont-ils été arrêtés, ces derniers mois ?

Joël Quiniou : Oui, plusieurs incidents ont perturbé des matchs de Ligue 1. Des supporters ont lancé des objets, sont entrés sur la pelouse, se sont battus… Ces violences sont dangereuses, irrespectueuses et, en plus, elles nuisent à l’image du football. Il faut que ça cesse !

 

Le mardi 23 novembre, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a reçu des présidents de clubs de foot, ainsi que le ministre de la Justice et la ministre des Sports, pour réfléchir à des solutions. L’une d’elles pourrait être d’interdire de stade les supporters agressifs.

 

Propos recueillis par Élise Rengot