Comme la majorité des athlètes de l’équipe de France paralympique, Théo aime plaisanter sur son handicap : « C’est la meilleure façon de me faire accepter, de dédramatiser ce qu’il m’est arrivé, et donc de mettre les gens plus à l’aise. Ainsi, ils me fuient moins. Alors, souvent, au lieu d’expliquer comment une bactérie m’a grignoté mes bras et mes jambes, je fais croire que j’ai été mangé par un requin ! »
« Et pourtant, petit, j’avais peur de l’eau ! »
Dix ans après cette rencontre avec son requin fantôme, Théo est un adolescent comme les autres. Lycéen, comme les autres. « Beau gosse » courant après les filles, presque, comme les autres. Nageur, comme les autres. Euh, enfin, presque ! Car, à 16 ans, il est le grand espoir de la natation handisport. « Et, pourtant, petit, j’avais peur de l’eau ! »
Cette année, il a même gagné une médaille d’argent aux championnats d’Europe sur 200 mètres nage libre, sa course préférée. « Pour la gagner, je ne dois pas partir comme un bourrin. Je dois faire preuve de jugeote pour bien la gérer de bout en bout… »
Le benjamin de l’équipe de France
« Pour m’entraîner quatre heures par jour, j’ai dû quitter mes parents en Lorraine pour venir faire un sport-études à Vichy, dans le centre de la France. Résultat ? Je progresse très vite. »
La récompense de tant de travail ne s’est pas fait attendre : Théo participe cette année à ses premiers Jeux paralympiques. Il sera même le benjamin de l’équipe de France : « J’espère un public nombreux pour nous encourager et me donner des ailes pour monter sur un podium… »
Avant d’enfiler son bonnet, Théo résume ainsi sa passion pour la natation : « Dans l’eau, je ne me sens pas handicapé. Mais, terriblement libre ! » Puis, avant de plonger, ce poisson dans l’eau conclut : « Quand j’ai perdu mes mains et mes pieds, ce fut horrible. Puis je me suis dit qu’une nouvelle vie commençait pour moi : et, j’ai saisi cette chance ! Aujourd’hui, j’ai la rage de bien faire… »
Sophie Greuil
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