Une main sur le sol, jambes croisées à la verticale, l’une tendue et l’autre pliée, elle tourne sur elle-même. L’autre main sur la casquette, B-girl Carlota offre un tourbillon de figures sous les éclairs des projecteurs et un tonnerre d’applaudissements. Là où les danseurs « traditionnels » nous enchantent les pieds posés sur le sol, les breakers, eux, débutent debout, puis, petit à petit, virevoltent au ras du sol. Sur la tête, sur une ou deux mains, leurs chorégraphies saccadées coupent le souffle des petits et des grands.
Une championne venue de la gym…
Carlota Dudek découvre le breakdance à l’école primaire, à l’âge de 6 ans. Mais, à l’époque, ce n’est pas au programme olympique. Et Carlota rêve « de participer aux Jeux olympiques ». Elle aurait aimé « y participer en gymnastique », mais elle n’était « pas assez forte ! »
B-girl Carlota, reine des battles !
Championne de France et dixième aux Championnats du monde en 2022, Carlota devient l’une des meilleures breakeuses, danseuses de breakdance, du monde.
À 20 ans, elle est la reine des « battles », le nom donné aux affrontements entre danseurs : « Mes origines cubaines, que je tiens de ma mère, se ressentent dans mes danses. Je n’hésite pas à y mettre des pas de salsa… » Aujourd’hui, elle voyage à travers le monde pour participer à des spectacles et des battles, où elle « clashe » [bat] ses adversaires.
De la rue aux Jeux olympiques
Le breakdance est né il y a quarante ans dans les rues du Bronx, un quartier réputé mal fréquenté de New York. Venue du hip-hop, cette danse était une manière de se défier entre jeunes fous de musique. Peu à peu, le breakdance a attiré la curiosité des passants, des médias, et il s’est fait une réputation, avant d’être autorisé à entrer dans le programme des Jeux olympiques d’été, en août 2024. À Paris, les battles auront lieu sur une piste de danse place de la Concorde : quelle super scène, au pied de la Seine !
Un espace de liberté
Toutefois, certains breakers s’interrogent sur cette entrée olympique. Sera-t-elle une bonne opportunité, une publicité porteuse pour leur discipline ? « Moi, je me sens plus comme une artiste qu’une athlète, précise Fanny Bouddavong, dite B-girl Fanny (24 ans).Avec l’entrée du breakdance aux Jeux olympiques, j’espère qu’on ne nous obligera pas à faire ce dont nous n’avons pas envie. Dans le breaking, nous aimons notre liberté de danser quand on veut, où on veut, avec qui on veut et comme on veut. J’espère qu’on la gardera. »
Regarde cette vidéo pour voir la performance de B-girl Carlota, lors de la finale Red Bull en mai 2022. C’est lors de cette compétition qu’elle a été sélectionnée pour participer à la finale mondiale, qui vient de se dérouler à New York.
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