Cela fait 50 ans que vous étudiez les plantes, quelle est la découverte la plus folle que vous ayez faite ?
J’ai découvert la plus grande feuille du monde au Congo ! C’est une feuille de raphia royal. Elle mesure 25 mètres de long, 4 de large, et pèse 120 kilos ! Quand elle tombe à terre, c’est comme si un arbre entier s’écroulait. Grâce à cette découverte, mon nom a figuré dans le Guinness Book des records en 1969.
Dans le film, vous dites que les arbres sont plus évolués que les êtres humains. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
Contrairement à nous, l’arbre est immobile. Malgré cela, il met en place des techniques ultrasophistiquées pour se défendre et survivre. À force d’observer les arbres, on s’est aperçu qu’ils étaient capables de communiquer avec d’autres êtres vivants. Un haricot attaqué par un puceron est par exemple capable d’émettre une molécule pour appeler un prédateur de puceron. On appelle cela « le cri du haricot » ! Mieux encore, les arbres sont même capables de communiquer entre eux. Si, par exemple, un animal devient menaçant avec un arbre, s’il commence à le griffer ou à s’attaquer à lui, l’arbre émet des signaux pour que ses feuilles deviennent toxiques et fassent fuir l’animal. Grâce au vent, le message est diffusé à ses voisins qui font de même !
Les arbres sont même capables d’appeler la pluie…
Pour qu’il y ait une goutte de pluie, il faut qu’il y ait un germe, c’est-à-dire un petit grain de poussière sur lequel la goutte puisse se former. Chez nous, il y a de la poussière, mais ce n’est pas le cas au-dessus de la forêt. Alors, les arbres fabriquent eux-mêmes ces grains de poussière. Ils les libèrent dans l’atmosphère. Ainsi, les molécules d’eau peuvent venir s’agglutiner sur ces petits grains de poussière, formant une goutte. Une fois que la goutte est assez lourde, elle tombe ! Voilà comment les arbres appellent la pluie !
(Photos : image.net)