Pierre Robert de Latour est un plongeur passionné par les orques. Il a créé Orques sans frontières, une association qui étudie et protège ces animaux.
Que se passe-t-il exactement au large de l’Espagne et du Portugal ?
Pierre Robert de Latour : Dans cette zone, des groupes d’orques attaquent des voiliers qui peuvent faire jusqu’à 12 mètres de long. Ça a commencé il y a environ quatre ans. Depuis, au moins 50 navires sont attaqués chaque année. On n’avait jamais vu ça avant !
Comment ces orques s’y prennent-elles ?
Pierre Robert de Latour : Elles donnent des coups de tête et de dents. C’est impressionnant, car elles ont beaucoup de force. Elles visent surtout le safran des voiliers, une partie du gouvernail qui se trouve sous l’eau et qui sert à diriger le navire.
(© Jorge Guerrero / AFP)
Pourquoi ces orques font-elles ça ?
Pierre Robert de Latour : C’est un jeu. Les jeunes orques sont comme les enfants, elles sont curieuses et adorent jouer. D’habitude, les orques adultes leur apprennent à rester dans le groupe et à se calmer. Mais sûrement que, ces dernières années, cet apprentissage ne s’est pas fait. Les orques se sont imitées les unes les autres. Peu à peu, attaquer des voiliers est devenu une habitude dans plusieurs groupes, comme une mode !
Est-ce dangereux pour les navigateurs ?
Pierre Robert de Latour : Oui, car, quand le safran est endommagé, le voilier ne peut plus être dirigé. Il risque alors de foncer vers un tanker, un bateau énorme qui ne peut pas tourner à la dernière minute pour éviter la collision.
Les orques ont-elles déjà fait couler des navires ?
Pierre Robert de Latour : Oui, quelques-uns. Heureusement, les orques ne s’attaquent pas aux humains quand ils tombent à l’eau. Elles préfèrent s’éloigner. Il n’y a jamais eu d’attaque d’orques sauvages envers des humains.
(© Biosphoto/Franco Banfi/AFP)
Y a-t-il des solutions pour éviter ces attaques ?
Pierre Robert de Latour : Je pense que le mieux est de stopper le voilier quand les orques arrivent et d’attendre qu’elles s’éloignent. D’autres solutions sont proposées, par exemple des barres à installer autour du navire pour empêcher les orques d’approcher. Mais il faut encore procéder à des tests pour voir si ça fonctionne. Dans l’avenir, peut-être que la mode d’attaquer des bateaux va se répandre chez les orques… ou peut-être qu’elle va s’arrêter toute seule !
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