Pourquoi parle-t-on des usines de textile du Bangladesh ?
Parce que des associations de défense des droits de l’homme ont organisé un défilé au cours duquel des mannequins portaient des habits brûlés. Cette manifestation avait pour but de dénoncer les conditions de travail dans les usines de vêtements du Bangladesh.
L’@ctu du jour
En janvier 2013, l’incendie d’une usine bangladaise tue huit ouvrières. L’enquête révèle que le feu s’est déclenché en raison d’installations électriques dangereuses. Les survivants affirment par ailleurs que les responsables ont donné l’ordre de continuer à travailler alors que l’incendie se propageait.
Ces dernières années, ces accidents se sont multipliés au Bangladesh. En novembre 2012, cent douze personnes ont péri brûlées dans leur usine.
Au Bangladesh, la sécurité n’existe pas
Dans des pays comme la France, de nombreuses lois réglementent la sécurité au travail. En cas de non-respect de ces règles, l’usine doit fermer ou payer une forte amende. « Au Bangladesh, ces règles n’existent pas. La dernière usine qui a brûlé n’avait même pas reçu l’autorisation d’ouvrir », précise Katia Roux.
De plus, les ouvriers sont sous-payés, environ trente euros par mois, et ils n’ont pas le droit de protester. Pour ces toutes ces raisons, le prix d’un jean fabriqué au Bangladesh est beaucoup plus bas que celui d’un même vêtement fabriqué en France.
Le nœud du problème
Les pays pauvres comme le Bangladesh hésitent à promouvoir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. En effet, les prix de fabrication seraient plus importants et ces pays pourraient perdre des clients. Or le textile est à peu près la seule source de revenu du Bangladesh.
Alors que faire ?
Convaincre l’État de faire son devoir, c’est-à-dire d’assurer la sécurité de ses concitoyens en faisant appliquer les lois qui existent. Convaincre les chefs d’entreprise de faire passer la santé de leurs ouvriers avant l’argent.
« Mais surtout, explique Katia Roux, des associations comme la nôtre essaie de responsabiliser les grandes marques comme H&M ou Zara. Ces marques se fournissent dans les usines du Bangladesh. Elles ont le devoir de s’informer sur les conditions de travail des ouvriers, et d’aider à les améliorer. Certaines marques annoncent, sur les étiquettes, que leurs vêtements sont fabriqués dans des conditions respectueuses des droits de l’homme. Mais ces affirmations sont le plus souvent fausses. Elles servent à donner une bonne image de l’entreprise. Dans la réalité, rien ne change. »
Des associations comme Peuples solidaires ont proposé aux marques de signer un texte par lequel elles s’engagent vraiment et concrètement à faire pression pour améliorer les conditions de travail des ouvriers. Pour l’instant, seules deux marques ont signé.