C’est quoi, la bande de Gaza ?
La bande de Gaza est un tout petit territoire situé sur la côte est de la Méditerranée, 20 fois plus petit qu’un département français, mais peuplé d’environ 1,8 million d’habitants. Ce territoire est entouré par l’État d’Israël au nord et à l’est, et par l’Égypte au sud.
La bande de Gaza constitue avec la Cisjordanie, une autre région proche, les territoires palestiniens. Ils sont administrés par l’Autorité palestinienne, dont le chef est Mahmoud Abbas. Pourtant, le contrôle de la bande de Gaza lui échappe : c’est le Hamas, un groupe islamiste radical, qui y détient le pouvoir.
Pourquoi les Palestiniens et leurs voisins israéliens s’affrontent-ils ?
Pour comprendre ce qui se passe dans la bande de Gaza, il faut remonter plus de 60 ans en arrière. Pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 6 millions de juifs sont morts. C’est pour cela qu’après la guerre, la plupart des pays du monde décident de donner une terre au peuple juif. Ils choisissent la Palestine, qui a une signification particulière dans la religion juive.
La Palestine doit alors être divisée en deux États : un État israélien (juif) et un État palestinien. Mais les Palestiniens n’acceptent pas ce partage. Pour eux aussi, la terre de Palestine est très importante dans leur religion, la religion musulmane. Une guerre civile éclate entre juifs et arabes de Palestine. En 1948, les Israéliens proclament la naissance de l’État d’Israël. De nombreux Palestiniens fuient alors leur pays.
Depuis, plusieurs guerres ont éclaté, mais jamais les Israéliens et les Palestiniens n’ont réussi à se mettre d’accord pour partager le territoire en deux États.
Aujourd’hui, les Palestiniens vivent dans trois petites parties de l’ancienne Palestine : la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.Ce sont des territoires palestiniens.
Comment les affrontements ont-ils commencé à Gaza ?
À Gaza, les conditions de vie des Palestiniens sont difficiles. Depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, l’Égypte et Israël ont mis en place un blocus de la zone : les déplacements sont très contrôlés, la nourriture peut difficilement arriver de l’extérieur. La population peine à subvenir à ses besoins. Le sentiment d’injustice grandit.
Pour contourner le blocus, de nombreux tunnels de contrebande ont été creusés. Ils permettent de faire entrer des armes sur le territoire pour contrer Israël. Des affrontements avaient déjà eu lieu en 2009 mais les combats avaient cessé depuis : c’est ce qu’on appelle une trêve.
Mais la tension est à nouveau montée en juin : trois étudiants israéliens ont été enlevés et tués près de Hébron, une ville palestinienne de Cisjordanie. Israël a accusé le Hamas d’être responsable de ce meurtre. Quelques jours plus tard, un jeune Palestinien a été brûlé vif à Jérusalem par trois extrémistes juifs.
En représailles, des roquettes du Hamas ont été tirées depuis Gaza vers Israël. Les Israéliens, qui disposent d’une armée importante, ont répliqué en lançant de nombreux raids aériens sur la bande de Gaza pour détruire les bases du Hamas.
La guerre va-t-elle continuer ?
Cela fait maintenant 10 jours que des bombardements ont lieu. Des centaines de roquettes ont été tirées depuis Gaza, et autant de raids israéliens ont eu lieu. Les affrontements ont fait près de 200 morts du côté palestinien, un du côté israélien, et plus de 1 400 blessés.
Le mardi 15 juillet, un cessez-le-feu a été proposé aux deux parties par l’Égypte voisine. Les Israëliens étaient d’accord, mais le Hamas a refusé ce cessez-le-feu : il réclame la levée du blocus de Gaza. Israël a donc décidé de poursuivre ses raids aériens.
Le jeudi 17 juillet au soir, le gouvernement israélien a décidé de lancer une incursion terrestre autour de la bande de Gaza pour détruire les tunnels qui permettent aux Palestiniens de se ravitailler en armes mais aussi de se rendre sur le territoire israélien et d’y mener des attaques.
Les pays du monde entier tentent d’apaiser les tensions qui risquent de s’étendre aux pays frontaliers. Mais, pour le moment, aucun accord n’est en vue entre le Hamas et le gouvernement israélien.
Anne-Laure Thomas