1jour1actu : Comment s’organise la vie au Népal après la catastrophe ?
John Diksa : À Katmandou, la capitale, la plupart des gens dorment dehors, soit parce qu’ils n’ont plus de maison, soit parce qu’ils ont peur que leur maison s’effondre sur eux à la suite d’une nouvelle secousse.
1jour1jour : On a vu des images de Katmandou montrant les monuments historiques ravagés ? La ville est-elle complètement détruite ?
John Diksa : Non, beaucoup de bâtiments sont encore debout. Ce n’est pas comme à Haïti, en 2010, où tout était par terre après le tremblement de terre.
Le vrai problème, ce sont les villages dans la montagne, tout près de l’endroit où le séisme a été le plus fort. Là, les dégâts ont dû être terribles. Des milliers de personnes attendent qu’on vienne les aider. Malheureusement, l’accès à ces habitations est rendu très difficile.
1jour1actu : Pourquoi ?
John Diksa : Nous sommes dans un pays de montagne. En temps normal, ces villages, sur les contreforts de l’Himalaya, sont déjà coupés du monde. Ils sont perchés à 2 000 ou 3 000 mètres d’altitude ! Le séisme a fait que toutes les pistes conduisant à ces villages sont coupées en raison des éboulis ou des arbres tombés en travers des chemins… Aucun bulldozer ou pelle mécanique ne peut passer. Il faudrait venir en hélico, mais cela coûte très cher.
1jour1actu : Donc, selon vous, le vrai travail doit se faire dans ces villages ?
John Diksa : Oui, on parle beaucoup de Katmandou parce que c’est là que les journalistes atterrissent. Mais l’urgence est dans les montagnes. Tout le monde est mal, mais nous devons aider ceux qui le sont le plus.
1jour1actu : En quoi consiste votre action ?
John Diksa : Nous apportons des abris. Car, quand on a tout perdu, il faut se protéger des éléments naturels. Au Népal, par exemple, il fait froid et il pleut beaucoup. Si on donne des couvertures et des vêtements et que tout se mouille, cela ne sert à rien. La première urgence, c’est donc d’apporter des tentes. Sous une tente, 20 à 30 personnes peuvent se mettre à l’abri.
1jour1jour : Où trouvez-vous l’argent pour acheter ces abris ?
John Diksa : Nous recevons des dons d’entreprises ou de simples citoyens. Et il en faut ! Acheter une tente et l’acheminer, cela coûte 300 euros. Un premier lot de 100 tentes est déjà arrivé par avion et nous allons essayer de les acheminer en 4×4. Nous sommes quatre ici, et nous sommes tous bénévoles.