Pourquoi on en parle ?
Parce que des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et policiers. Des centaines de personnes auraient été blessées, et 1 700 arrestations auraient eu lieu.
L’@ctu du jour :
Depuis le 31 mai, les rues d’Istanbul ressemblent à un champ de bataille. Les manifestants protestent contre le gouvernement, et la police tente de les disperser par la force, en utilisant des gaz lacrymogènes (qui brûlent les yeux) ou des matraques.
Comment tout a commencé ?
À Istanbul, près de la place Taksim, les 600 arbres du parc Gezi doivent être déracinés, pour laisser la place à un grand centre commercial. Ce chantier fait partie d’un projet de transformation de la ville, qui prévoit la destruction de nombreux espaces verts et sites historiques, pour construire des hôtels, des autoroutes, ou encore un aéroport.
Pour de nombreux Stambouliotes (les habitants d’Istanbul), ce projet est celui de trop ! Fin mai, lorsque les premiers bulldozers sont arrivés pour raser les arbres, ils ont protesté en « squattant » le parc. La police s’est violemment opposée aux manifestants. En voyant cela, d’autres Stambouliotes sont descendus dans la rue. Ils dénoncent tous l’attitude de plus en plus autoritaire du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Que reproche-t-on au gouvernement ?
La Turquie est une démocratie et un État laïc (à la différence de la Tunisie ou de l’Égypte). Recep Tayyip Erdogan est arrivé au pouvoir, car il a été élu par une majorité de Turcs. Aujourd’hui encore, il reste très populaire dans son pays.
Mais depuis quelques années, de plus en plus de Turcs (laïcs et musulmans) reprochent au Premier ministre de durcir sa politique (en faisant intervenir la religion dans les affaires de l’État) et par conséquent de réduire leurs libertés. Récemment, il a interdit la vente d’alcool la nuit, et de nombreuses manifestations ont été interdites.
En d’autres termes, les arbres qui sont à l’origine des manifestations sont un prétexte. Les Turcs sont dans la rue pour défendre les libertés acquises au fil du temps. Ils s’inquiètent de leur avenir.
Le dico du jour :
La laïcité est un principe selon lequel les religions et l’État sont clairement séparés. Les religions ne peuvent pas intervenir dans les décisions de l’État – à propos de la politique, par exemple, ou de l’enseignement –, et l’État ne peut pas intervenir dans la vie religieuse. En France, cette séparation entre religions et État date de 1905. À l’époque, la religion catholique avait une influence très importante dans la société française.
Le principe de laïcité, c’est aussi empêcher tout groupe ou toute personne d’imposer ses idées aux dépens des libertés de chacun. Il n’existe d’ailleurs pas qu’en France, mais aussi au Portugal, en Turquie, en Belgique, aux Pays-Bas, au Mexique, au Canada, en Inde, au Japon ou au Bénin.