1jour1actu : Bonjour Nick, l’Aquarius, c’est quel genre de bateau et à quoi sert-il ?
Nick Romaniuk : L’Aquarius est un très grand bateau : il peut accueillir plus de 500 personnes à son bord. Depuis bientôt 3 ans, ce bateau est affrété par l’association SOS Méditerranée. À son bord, il y a toute une équipe de marins, sauveteurs et médecins, qui partent en mer tous les mois pendant 3 semaines. Le bateau part du port de Catane, en Italie, et navigue jusqu’au large de la Libye pour secourir les personnes en détresse dans la mer Méditerranée.
(© Laure Bonnefoi-Calmels.)
Qui sont ces personnes et pourquoi sont-elles en détresse ?
Nick Romaniuk : Ce sont des migrants, des hommes, des femmes, et même des enfants, qui fuient la Libye. Car dans ce pays d’Afrique du Nord, ils sont victimes de graves violences. Ils embarquent alors dans des bateaux de fortune, en bois ou en caoutchouc, pour rejoindre l’Europe. Mais ces bateaux sont très dangereux et très fragiles : ils ne sont pas conçus pour parcourir autant de kilomètres en pleine mer. En plus, les migrants sont très nombreux à embarquer sur ces bateaux : souvent plus de 120 passagers à la fois. Ils sont alors en danger sur la mer : si le bateau se renverse ou coule, ils peuvent se noyer. Il faut donc à tout prix leur porter secours.
Comment se passe le sauvetage ?
Nick Romaniuk : On ne peut pas venir avec l’Aquarius jusqu’à eux, car ce bateau est trop gros et risque de les percuter. Alors, on vient en petits bateaux, des Zodiacs. Une fois à leur hauteur, comme ils ne nous connaissent pas, on se présente et on leur dit qu’on vient les aider. Surtout, on les rassure. Puis, on leur distribue des gilets de sauvetage, on s’occupe des urgences médicales et on les fait monter sur les Zodiacs, en commençant par les enfants et les femmes, pour tous les emmener à bord de l’Aquarius.
Une fois à bord du bateau, que se passe t-il ?
Nick Romaniuk : On leur distribue une couverture, de nouveaux vêtements, de la nourriture et de l’eau. Généralement, dans l’heure qui suit, ils s’endorment car ils sont épuisés et c’est la première fois depuis longtemps qu’ils se sentent enfin en sécurité. Puis, dans les deux ou trois jours qui suivent, on les ramène en Italie. Là-bas, ils sont pris en charge par des médecins et la police, puis ils rejoignent des centres d’hébergement pour migrants.
Clique sur les photos ci-dessous pour comprendre comment Nick et son équipe organisent les sauvetages à bord de l’Aquarius.
- Depuis 3 ans, l’Aquarius, ce grand bateau de sauvetage, parcourt la mer Méditerranée pour venir en aide aux migrants qui fuient la Libye à bord de petits bateaux de fortune. (© Anthony Jean/SOS Méditerranée.)
- À bord de l’Aquarius, le marin-sauveteur Nick Romaniuk est le coordinateur des sauvetages : c’est lui qui organise les missions pour porter secours aux migrants en mer. (©Maud Veith/SOS Méditerranée)
- Lorsque l’Aquarius est en mer, Nick et son équipe scrutent l’horizon avec des jumelles pour repérer les bateaux de migrants. Certaines fois, ce sont des avions militaires européens survolant la Méditerranée qui aperçoivent les bateaux à secourir. Dans ce cas, les pilotes des avions préviennent l’Aquarius et lui demandent d’intervenir. (© Anthony Jean/SOS Méditerranée.)
- Grâce à de petits bateaux à moteur, nommés Zodiac, l’équipe de l’Aquarius parvient à venir à la hauteur des migrants en toute sécurité. (©Maud Veith/SOS Méditerranée)
- Les sauveteurs leur distribuent alors des gilets de sauvetage. (©Maud Veith/SOS Méditerranée.)
- Et les font ensuite monter un par un sur leur Zodiac pour les amener jusqu’à l’Aquarius. (©Maud Veith/SOS Méditerranée.)
- Ils commencent par secourir les personnes les plus fragiles, comme les blessés ou les malades, ainsi que les femmes et les enfants. (© Anthony Jean/SOS Méditerranée.)
- Ces migrants ont embarqué sur ces bateaux de fortune pour fuir la Libye. Là-bas, ils sont victimes de graves violences car ils ne sont pas Libyens. La plupart de ces personnes viennent d’autres pays d’Afrique, comme le Mali ou l’Érythrée, qu’ils ont dû fuir ou tout simplement quitter dans l’espoir de trouver un travail en Libye… (© Gugliemo Mangiapane/SOS Méditerranée.)