Il y a 28 ans, la majorité des pays du monde ont signé un texte qui liste une série de droits, propres à tous les enfants, comme le droit d’aller à l’école ou de voir ses parents. En signant ce texte, les pays s’engagent à tout faire pour que soient respectés ces droits. Or, des milliers d’enfants dans le monde sont encore aujourd’hui privés d’école, de soins, etc. Ou empêchés de vivre dans leur pays. C’est le cas des Rohingyas.
Qui sont les Rohingyas ?
C’est un peuple de Birmanie, un pays d’Asie. Les Rohingyas sont persécutés depuis plus de 40 ans. Pourquoi ? Notamment parce qu’ils n’ont pas la même religion que les autres habitants.
Régulièrement, les Rohingyas subissent de très fortes violences, surtout de la part de l’armée birmane. Ils sont alors obligés de fuir la Birmanie pour survivre. En août dernier, plus de 700 000 Rohingyas ont ainsi rejoint le Bangladesh, un pays voisin. Ils vivent là-bas, désormais, dans d’immenses camps de réfugiés.
Mais que font les autres pays ?
Le sort des Rohingyas est maintenant connu dans le monde entier. Certains pays et des organisations humanitaires essaient de leur venir en aide. Face à cette situation alarmante, la semaine dernière, l’Onu a demandé au gouvernement birman d’arrêter les violences militaires. Elle leur a aussi demandé de permettre aux Rohingyas de rentrer en Birmanie. Mais, pour le moment, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants continuent de fuir leur pays.
Pour en savoir plus, 1jour1actu a contacté Christophe Boulierac, porte-parole de l’UNICEF à Genève. Ces derniers mois, il s’est rendu dans les camps de réfugiés afin de venir en aide aux enfants rohingyas.
1jour1actu : Les enfants rohingyas sont-ils nombreux à vivre dans des camps au Bangladesh?
Christophe Boulierac : Oui, c’est ce qui m’a le plus frappé. Environ 1 million de personnes y vivent et plus de la moitié ont moins de 18 ans. Les organisations humanitaires doivent agir vite, car les enfants sont plus faibles que les adultes et tombent plus facilement malades.
Comment les aidez-vous ?
Christophe Boulierac : Ces enfants vivent dans des conditions terribles. Ils ont besoin de tout ! Alors, on leur fabrique des abris, on construit des puits et des toilettes. Et puis surtout on les vaccine, car les camps sont très sales : ils pourraient attraper des maladies graves, comme le choléra. Mais la priorité reste la nourriture. La majorité des enfants souffrent de malnutrition, ils sont très maigres. On leur donne à manger du riz, de la pâte de cacahuète… pour qu’ils retrouvent des forces.
Pourquoi sont-ils si faibles ?
Christophe Boulierac : N’oublions pas que, pour rejoindre les camps, ces enfants ont marché pendant des jours, sans manger et sans dormir. Ils arrivent épuisés…
Que font-ils toute la journée dans le camp ?
Christophe Boulierac : Ils n’ont plus aucun repère : ils ont été chassés de leur maison, de leur propre pays. Ils ont vécu des choses très dures. Certains n’ont plus de famille, ils sont tout seuls. Alors, pour les aider, de nombreuses écoles ouvrent : en quelques semaines, 280 ont été installées dans les camps. Car avoir accès à l’éducation, c’est très important pour eux. Ça leur donne un peu l’impression de vivre normalement. Et puis, ils se sentent entourés. Ils sont avec des adultes qui prennent soin d’eux, les écoutent, leur parlent… Cela leur redonne confiance en eux et, surtout, un peu d’espoir !
Dakota Gizard