1jour1actu : tu ne vas pas à l’école de ton village. Pourquoi ?
Firmine : Mes parents sont cultivateurs dans un petit village. Nous sommes 10 frères et sœurs. Ils avaient des difficultés pour s’occuper de nous. Alors, à 8 ans, avec l’une de mes sœurs, nous sommes allées vivre chez des proches parents dans la ville de Sotouboua. Je reviens dans mon village pendant les vacances.
Au Togo, les filles rencontrent-elles des difficultés pour aller à l’école ?
Firmine : Oui ! Beaucoup de parents ne laissent pas leurs filles aller à l’école, parce qu’ils pensent qu’elles doivent rester à la maison pour faire le ménage… Beaucoup de filles sont mariées de force à des hommes plus âgés, et elles deviennent comme des prisonnières. Parfois, l’homme a déjà une femme, et la fille devient la bonne. Dans mon village, plus de la moitié des filles ne vont pas à l’école. Je vois des filles de 15 ans qui sont enceintes. J’ai en tête d’y organiser des actions de sensibilisation.
Des actions comme celles que tu as menées à Sotouboua ?
Firmine : Oui. Avec le club d’enfants, nous avons fait le tour de la ville en présentant des sketchs, sur les mariages forcés par exemple. Nous avons aussi posé des affiches contre les violences, nous animons des émissions de radio… Avec toutes ces actions, il y a eu du changement.
Lesquels ?
Firmine : Par exemple, avant, les professeurs donnaient des coups de bâton quand un élève faisait une erreur. Nous avons d’abord montré un sketch sur ce thème, puis nous avons discuté avec les professeurs. Aujourd’hui, le bâton est interdit.
Quels sont tes rêves ?
Firmine : Devenir journaliste pour parler des enfants ! J’aimerais aussi que des associations soient créées, où les filles seraient à l’aise pour discuter de ce qu’elles veulent pour elles !
Tu peux écouter le message de Firmine, en visionnant la vidéo ci-dessous :
http://youtu.be/1×0-FEblBtU
Sandra Laboucarie