À l’occasion de l’exposition « Osiris, mystères engloutis d’Égypte », qui ouvre ses portes le 8 septembre à l’Institut du monde arabe à Paris, 1jour1actu a choisi de te parler du travail des archéologues sur le terrain. Si tu es abonné à 1jour1actu, tu pourras découvrir aujourd’hui, dans ton hebdomadaire, toutes les étapes des fouilles dans « L’info en grand ». En attendant, l’archéologue qui a mené les recherches te fait partager sa passion pour l’Égypte ancienne.
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Franck Goddio a réalisé son rêve : découvrir des villes antiques englouties, au large des côtes égyptiennes. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
1jour1actu : Est-ce qu’enfant vous rêviez déjà d’être archéologue ?
Franck Goddio : Enfant, j’étais passionné par l’histoire. Mais j’ai décidé assez tard de devenir archéologue. J’ai fait d’autres études, dans la finance. Et puis, ma passion m’a rattrapé, et un jour j’ai décidé de me consacrer à l’archéologie sous-marine.
1jour1actu : Pourquoi l’archéologie sous-marine ?
Franck Goddio : D’abord, parce que j’aime la mer. Mon grand-père était un grand navigateur. Il a réalisé des expéditions scientifiques et a construit le premier catamaran des temps modernes. Cela m’a marqué. Ensuite, quand j’ai décidé de devenir archéologue, j’ai remarqué que l’archéologie sous-marine était une discipline peu développée, et qu’il y avait donc encore beaucoup de découvertes à faire sous la mer.
1jour1actu : Pourquoi vous êtes-vous spécialisé dans l’Égypte ancienne ?
Franck Goddio : Étudiant, j’ai fait un voyage en Égypte. J’ai visité le Musée gréco-romain de la ville d’Alexandrie. Les objets exposés m’ont beaucoup impressionné. J’ai alors pensé aux villes égyptiennes qui avaient été englouties… à tous ces joyaux qui n’avaient encore jamais été retrouvés. Je me suis dit que ce serait extraordinaire de pouvoir les découvrir et les étudier.
1jour1actu : C’est difficile de faire des fouilles sous-marines ?
Franck Goddio : Cela demande une organisation plus importante que les fouilles terrestres. Il faut des bateaux, des équipes de plongeurs archéologues, du matériel spécial… Et, pour des raisons de santé, on ne peut plonger que pendant un temps limité. On est aussi dépendant des vagues. On ne voit parfois pas grand-chose sous l’eau.
1jour1actu : Lors de vos dernières fouilles, vous avez remonté 250 objets. Qu’est-ce qu’ils nous apprennent ?
Franck Goddio : Plein de choses ! D’abord, comment les Égyptiens vivaient au quotidien, quelles relations ils avaient avec les autres pays méditerranéens, et surtout avec l’autre grande civilisation de l’époque antique : les Grecs. Et, bien sûr, beaucoup d’objets nous renseignent sur la manière dont les Égyptiens honoraient leurs dieux, dont Osiris.
1jour1actu : Y a-t-il encore beaucoup de choses à découvrir en Égypte ?
Franck Goddio : Oui, l’Égypte a une histoire antique très riche et très longue. Un certain nombre de vestiges ont sombré dans la Méditerranée, et beaucoup d’entre eux restent à découvrir. Nous travaillons depuis plus de 20 ans sur les mêmes sites, et nous n’avons révélé qu’une toute petite partie des trésors qui y sont enfouis. Les futurs archéologues auront encore de magnifiques découvertes à faire en Égypte !
Clique sur le diaporama ci-dessous et découvre en images le travail des archéologues en Égypte, qui ont permis de réaliser l’exposition « Osiris, mystères engloutis d’Égypte » (du 8 septembre 2015 au 31 janvier 2016, à l’Institut du monde arabe, à Paris).
- Ce collier a appartenu au pharaon Chechong II (env. 890 av. J.-C.). Il représente Osiris naviguant sur une barque, sous un ciel étoilé. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
- cette magnifique statue en pierre représente Osiris revenant à la vie (sa résurrection). Son visage exprime une jeunesse éternelle. Osiris porte une couronne qui symbolise le soleil levant. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
- Cette statue en terre représentant Osiris était fabriquées par des prêtres au moment des cérémonies en l’honneur du dieu. des graines plantées dans la terre germaient et recouvraient la statue de pousses vertes. Ces statues sont appelées « végétantes ». (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation-
- Cette très ancienne lampe à huile devait être utilisée par les prêtres lors des cérémonies en l’honneur d’Osiris. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
- L’un des archéologues plongeurs tient dans ses mains une statue en pierre représentant une tête de prêtre. Il est rasé, comme l’étaient les prêtres à l’époque, et ses yeux devaient être incrustés de pierres précieuses. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
- Au centre, trois statues d’Osiris en bronze. À droite, Isis, la sœur et la femme d’Osiris. Assise, elle tenait à l’origine Horus, son fils, dans ses bras et l’allaitait. Mais les statues se sont abîmées pendant leur long séjour (des milliers d’années) dans l’eau de mer. (Christoph Gerigk, © Franck Goddio/Hilti Foundation)
jadore c’est ingrouaiable
j’adore les dieux de l’egypte antique!!!