Au cœur de Paris, il existe un canal très connu : le canal Saint-Martin. Construit en 1802 sur l’ordre de Napoléon Bonaparte, il permettait au départ d’acheminer des marchandises à l’intérieur de la capitale. Aujourd’hui, il sert surtout à faire naviguer les touristes et les plaisanciers. Le souci, c’est qu’au fil des années, le lit de ce canal et ses écluses se sont abîmés. 1jour1actu est allé sur place pour rencontrer Jean-François Rauch, responsable des canaux, qui surveille le chantier de nettoyage.
1jour1actu : Comment vous y prenez-vous pour organiser ce chantier ?
Jean-François Rauch : La mission est compliquée. Il faut repousser un maximum l’eau, aux deux extrémités du canal, en plaçant des barrages d’un côté puis de l’autre. Ensuite, il faut déplacer les poissons qui restent dans le fond. Il y en a beaucoup : plus de 4 tonnes en tout ! Ensuite, on va devoir enlever les détritus et commencer à nettoyer la boue et la vase.
Pourquoi est-ce nécessaire de faire ce ménage ?
Jean-François Rauch : Parce que, année après année, la quantité d’eau diminue dans le canal, pendant que la boue et les détritus s’accumulent. À terme, les bateaux ne pourront plus circuler. Les écluses s’abîment aussi à force d’être actionnées.
Qu’avez-vous découvert en vidant l’eau ?
Jean-François Rauch : On a trouvé une quantité incroyable de déchets et d’objets jetés par les habitants dans l’eau. Comme si ce canal était une poubelle ! Des bouteilles, des canettes, des chaises, des vélos, des Caddies, une poussette… et même des revolvers et deux coffres-forts fermés ! Ce serait bien que ce chantier serve à rappeler à tout le monde que le canal est un milieu naturel à respecter… Pas une décharge en pleine ville !
Bon à savoir :
Ce chantier est visible gratuitement à Paris, entre La Villette et la rue du Faubourg-du-Temple. Pour ceux qui habitent ou passent à côté dans les prochaines semaines, 1jour1actu vous conseille d’aller y faire un tour. C’est très impressionnant ! Le jour où nous y sommes allés, des anguilles et toutes sortes de poissons avaient été pêchés puis déplacés dans des zones, amont et aval du canal.
Muriel Valin