1jour1actu : La biodiversité se porte mal, mais on en parle encore peu dans les médias. Pourtant, c’est un sujet qui concerne directement les humains.
Christophe Aubel : Absolument. La biodiversité est un vaste ensemble qui inclut tout ce qui est vivant… y compris les hommes ! Ainsi, quand la biodiversité va mal, nous allons forcément mal. La biodiversité, ce n’est pas une collection d’espèces isolées les unes des autres. Tout est en relation. Par exemple, les végétaux qui produisent l’oxygène que nous respirons.
Pourquoi dit-on que protéger la biodiversité aide à lutter contre le réchauffement climatique ?
Christophe Aubel : Les deux phénomènes sont liés, en effet. Les forêts, par exemple, sont des puits à carbone : elles absorbent le CO2, le gaz responsable du réchauffement. Si on coupe les arbres, elles ne peuvent plus jouer leur rôle.
Le président Emmanuel Macron a annoncé lors de sa venue à Marseille qu’il voulait augmenter le nombre d’aires protégées. Est-ce une bonne solution ?
Christophe Aubel : Une aire protégée est un territoire où la nature est plus protégée qu’ailleurs. Et le constat est là : dans ces zones, les oiseaux reviennent, les poissons sont plus gros et plus nombreux. Donc ça marche. Mais on ne peut pas transformer la France en une vaste aire protégée.
Alors que faire ?
Christophe Aubel : Deux choses en priorité ! Supprimer au maximum les produits chimiques, comme les pesticides. Et limiter les constructions qui privent la nature de l’espace dont elle a besoin, et qui perturbent son équilibre.
Êtes-vous optimiste ?
Christophe Aubel : Oui, car quand on agit sur la biodiversité, ça se voit tout de suite. Que ce soit sur terre ou dans la mer ! D’un coup, il y a plus de papillons, plus de poissons, plus de fleurs, moins de zones arides. Et on peut agir à tous les niveaux : sur un balcon, dans un jardin, à l’échelle d’une ville ou d’un espace plus grand encore. Chacun peut intervenir à son niveau. Et ça marche !
Catherine Ganet