Pourquoi on en parle ?
Parce que cet accident est l’illustration tragique de l’article que nous avons consacré, le 26 mars dernier, aux terribles conditions de travail des ouvriers du textile dans ce petit pays d’Asie.
L’@ctu du jour :
Depuis 2005, plus de 1 000 ouvriers sont morts, en raison d’absence totale de règles de sécurité dans les usines du Bangladesh. Comme l’explique Dorothée Kellou, de l’association Peuples solidaires, les patrons de ces usines font travailler des êtres humains dans des conditions contraires aux droits de l’homme. Les marques qui vendent les habits fabriqués au Bangladesh doivent payer pour cet accident, mais aussi imposer d’autres règles de travail aux patrons de l’industrie textile.
1jour1actu : Votre association a des informateurs sur place. Quel est le dernier bilan ?
Dorothée Kellou : C’est la pire catastrophe industrielle, au Bangladesh. Il y a plus de 700 morts, des centaines de disparus et des milliers de blessés.
1jour1actu : Quelle action avez-vous entreprise ?
Dorothée Kellou : Nous essayons de dresser des listes des personnes mortes, blessées ou disparues, afin que les familles reçoivent de l’argent pour compenser la perte de leurs proches.
1jour1actu : Et qui paiera ?
Dorothée Kellou : Les marques qui font faire leurs vêtements dans les usines au Bangladesh savent très bien dans quelles conditions ils sont fabriqués. Il n’y a pas de portes de secours, pas d’extincteurs, pas de prises électriques aux normes… Ce que nous voulons, c’est que ces grandes enseignes assument leur part de responsabilités, dans cette catastrophe, et qu’elles participent au remboursement des victimes.
1jour1actu : Les marques sont-elles d’accord pour payer ?
Dorothée Kellou : Plusieurs marques ont annoncé qu’elles allaient le faire. C’est un pas encourageant. Mais d’autres refusent de reconnaître qu’elles travaillaient avec cette usine, notamment l’enseigne Carrefour. Or on a retrouvé des étiquettes de sa marque, Tex, dans les décombres…
1jour1actu : Faut-il, par solidarité, cesser d’acheter des habits fabriqués au Bangladesh ?
Dorothée Kellou : Non, car de toute façon, le Bangladesh est le 2e fabricant de vêtements dans le monde après la Chine. Si nous cessons d’acheter ses habits, nous serons à moitié nus ! Et puis, n’oublions pas que cette activité permet de vivre à des milliers de personnes, dans ce pays pauvre. En revanche, il faut se battre pour améliorer les conditions de travail des ouvriers.
1jour1actu : En faisant quoi ?
Dorothée Kellou : En demandant au plus grand nombre d’adultes de signer la pétition, que nous allons adresser aux marques de vêtements qui font fabriquer leurs habits au Bangladesh. Par cette pétition, nous demandons à Carrefour, Benetton, Mango, etc., de verser de l’argent aux familles des victimes. Surtout, nous exigeons qu’elles s’engagent à faire respecter des règles strictes de sécurité aux patrons des usines.
Le dico du jour :
Une pétition est un écrit par lequel une personne, ou une association, fait un vœu, formule une plainte, ou exprime une opinion, auprès des autorités. Plus la pétition obtient de signatures, plus elle aura de poids auprès de son destinataire.