Pourquoi parle-t-on de la récidive ?
Selon les chiffres du ministère de la Justice, le taux de récidive aurait doublé entre 2006 et 2010. Une trentaine de personnes se sont donc rassemblées pour proposer à Christiane Taubira, la ministre de la Justice, et à Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, des solutions pour mieux prévenir la récidive.
L’@ctu du jour :
Philippe Laflaquière est un ancien juge d’application des peines. Pendant dix ans, il s’est assuré que les peines prononcées par le tribunal de Toulouse soient bien exécutées.
Il vient de publier un livre aux éditions Milan, Longues peines. Le pari de la réinsertion.
1 jour1actu : Qu’est-ce que c’est un récidiviste ?
Philippe Laflaquière : Un récidiviste est une personne qui commet un nouveau délit (par exemple un vol ou des violences) ou un nouveau crime (par exemple, un vol avec arme ou un meurtre) alors qu’elle a déjà été condamnée par la justice pour les mêmes faits. Par exemple, c’est quelqu’un qui a été condamné pour vol et qui décide de recommencer à voler parce c’est un moyen de se procurer de l’argent.
1jour1actu : Comment empêcher les gens de récidiver ?
Philippe Laflaquière : Il faut éviter qu’ils soient emprisonnés. En prison, les jeunes détenus rencontrent des détenus plus vieux qui peuvent avoir une mauvaise influence sur eux. Ils ne vont pas forcément comprendre que ce qu’ils ont fait n’est pas bien et, une fois dehors, ils vont recommencer.
Il faut aussi favoriser leur réinsertion dans la société, c’est-à-dire qu’ils doivent trouver du travail, se soigner, indemniser leurs victimes.
Le rôle du juge d’application des peines est, quand c’est possible, de trouver une autre solution que la prison.
1jour1actu : Quelles sont les solutions actuelles pour réinsérer les détenus ?
Philippe Laflaquière : Il existe de nombreuses alternatives à la prison, comme les travaux d’intérêt généraux (TIG). Pour purger sa peine, on travaille gratuitement pour une association ou une mairie. Ou le bracelet électronique… Le détenu est sous la surveillance du juge d’application des peines et d’un éducateur. Il peut sortir de chez lui pour aller travailler mais il doit respecter des horaires. S’il ne le fait pas, il retourne en prison.
En prison, on prépare aussi la sortie des détenus. Ils ont la possibilité de faire des études, de travailler, de se soigner. Une fois qu’ils seront sortis, ce sera plus facile pour eux. Ils n’auront pas envie de refaire des bêtises.
1jour1actu : Ces solutions sont-elles efficaces ?
Philippe Laflaquière : Des études ont montré que les détenus qui bénéficiaient d’une peine alternative à la prison récidivaient moins que ceux qui étaient restés enfermés jusqu’au bout. Je pense que les peines alternatives à la prison sont un bon outil. Mais attention, il arrive que certains détenus qui en bénéficient récidivent tout de même.
Le dico du jour :
Une infraction, c’est la violation d’une loi.
Un détenu est quelqu’un qui est enfermé.
Une peine est une sanction, une punition.
La réinsertion, c’est le fait de donner à quelqu’un les moyens de se réadapter à la vie en société.