1jour1actu : Tu as déjà navigué à bord de l’Hermione il y a 2 ans, quand tu avais 18 ans. Qu’est-ce que cela fait d’être sur un bateau construit comme il y a 300 ans ?

Enora : Je navigue beaucoup sur des voiliers modernes, beaucoup plus légers, et ce qui me frappe, c’est que tout est différent. Même les bruits. Là, comme le bateau est en bois, il y a des craquements incroyables, surtout la nuit. C’est très impressionnant.

1jour1actu : Quel regard portes-tu sur ce navire ? C’est un bon bateau, ou juste un beau bateau ?

Enora : C’est un très bon bateau, très complexe. On n’imagine pas tout ce à quoi les ingénieurs de l’époque ont réfléchi pour disposer les mâts au bon endroit, pour faire en sorte que le vent propulse le bateau au mieux… En plus, tout est démesuré : le poids des poulies, la taille de la grand-voile, les kilomètres de cordages… Malgré cela, le navire avance remarquablement. Et à l’époque, il n’y avait pas de logiciels pour aider à concevoir des plans !

1jour1actu : En plus des 16 marins professionnels, l’équipe compte 80 volontaires, comme toi. Est-ce que vous participez aux manœuvres en mer, vous aussi ?

Enora : Bien sûr. La nuit, par exemple, ce que j’adore, c’est être à l’avant du bateau, en haut du mât incliné, lancé au-dessus de l’eau. On est équipé d’un appareil de radio, une VHS, et on doit prévenir s’il y a un danger apparent. C’est un moment très fort car on est seul, et on se sent responsable d’un si beau et grand navire qui a demandé des années de construction.

1jour1actu : Tu as eu des frayeurs, parfois ?

Enora : Disons qu’avant d’embarquer on reçoit tous une formation. Et on nous demande à tous de nous entraîner à monter en haut des mâts. Mais quand on est en mer, ce n’est plus du tout pareil : avec les vagues et le vent, tout bouge là-haut ! Tout est amplifié. Ce n’est pas toujours rassurant.

1jour1actu : Et quelle est l’ambiance à bord ?

Enora : C’est super. Il y a des étudiants comme moi, d’autres plus âgés. Des tas de métiers différents sont représentés. Donc on se complète bien. En plus, quand je suis partie la première fois, on avait un chef cuistot qui nous préparait des repas délicieux.

1jour1actu : Quel souvenir gardes-tu des escales qui vont se multiplier, à nouveau, lors de cette nouvelle expédition ?

Enora : C’est un moment fort. En plus, quand on arrive dans les ports, on est habillés en costumes d’époque, comme au 18e siècle. On tire les canons à blanc (sans boulets). C’est un vrai spectacle. Et j’ai été impressionnée de voir à quel point on est acclamés. J’imagine qu’on va recevoir à nouveau un accueil incroyable qui montre combien les bateaux, la mer et l’histoire font rêver les gens…
 
Il est possible de visiter l’Hermione lorsqu’elle arrive dans les ports.
L’argent récolté sert ensuite à entretenir le navire.
Voici le calendrier de ses prochaines escales :
La Rochelle : du 1er au 20 février
Tanger : du 9 au 13 mars
Barcelone : du 22 au 24 mars
Sète : du 27 mars au 2 avril
Toulon : du 5 au 9 avril
Marseille : du 12 au 16 avril
Nice : 25 avril
Bastia : du 27 au 29 avril
Portimão : du 8 au 10 mai
Pasaia : du 18 au 21 mai
Bordeaux : du 10 au 13 juin
Retour Rochefort : 16 juin
https://www.hermione.com/voyage/voyage-2018/

Pour tout savoir sur l’Hermione, et pourquoi des passionnés ont entrepris de reconstruire ce bateau à l’identique il y a 20 ans, lis le numéro 180 de 1jour1actu (disponible sur abonnement ou dans les centres de documentation).

Tu peux aussi visionner la vidéo nous avons consacrée à ce sujet.