C’est une vidéo tournée dans un collège de Dordogne, Michel-de-Montaigne, et qui s’intitule « La Cible ». Dans ce petit film de 2 minutes, on y voit un garçon qui subit les moqueries, les insultes et les coups de ses camarades. Sauf qu’ici la victime en question est un élève qui joue un rôle. Il s’appelle Noufel et, avec 4 autres collégiens, il a réalisé cette vidéo pour dénoncer le harcèlement scolaire et sensibiliser les jeunes de son établissement. “Jouer ce rôle n’a pas été évident, raconte-t-il. C’était dur de se mettre dans la peau de la victime.” Le film a été sélectionné en mars dernier pour le concours national “Mobilisons-nous contre le harcèlement”.
Parler en toute confiance à un adulte
Depuis 3 ans, le collège de Noufel mène une vraie lutte contre ce fléau. Jean-Pierre Legrand, le principal du collège, a mis en place tout une série d’actions. “Dès le départ, on fait passer le message aux élèves qu’ils doivent nous parler en toute confiance. C’est le plus important. Et on apprend aux professeurs à savoir écouter les enfants.” Car c’est là le problème : bien souvent, les victimes n’osent pas parler et souffrent seules, en silence. Or, elles doivent se sentir soutenues pour s’en sortir, et cela passe par le dialogue avec un adulte.
Impliquer les enfants qui ont vu
Dès le jour de leur prérentrée, les sixièmes sont sensibilisés sur ce thème. Pendant 3 heures, ils découvrent ce qu’est le harcèlement à travers des petits films de l’Éducation nationale. “Cela doit ensuite leur permettre de reconnaître un cas, s’ils en sont victimes ou s’ils y assistent.” Maëlan, qui a participé à la réalisation de la vidéo, confirme : “Avec la vidéo, je saurais maintenant reconnaître un harcèlement si j’en vois un, un jour. Alors qu’avant, je n’aurais pas su.” Dans ce type de situation, les témoins sont en effet essentiels. “Il faut absolument impliquer les élèves, explique le principal. Et qu’ils n’aient pas peur de nous dire ce qu’ils ont vu.” Des jeux de rôle sont même parfois organisés dans le collège : les élèves deviennent tour à tour harceleur, harcelé et témoin.
Pas de sanctions, mais des réparations
Quand un cas de harcèlement est découvert dans l’établissement, une règle s’impose. “Le prof stoppe tout. Il met son cours de côté pour parler de ce qui s’est passé avec ses élèves. Cela prend plusieurs heures s’il le faut, mais c’est la priorité.” Après ce moment de parole, la personne qui a harcelé n’est pas nécessairement punie. Le collège tente plutôt d’obtenir réparation de sa part. Ici, pas de logique de vengeance. “On préfère lui faire faire des actions positives vis-à-vis de la victime ou des autres élèves. Il peut par exemple monter un projet avec un camarade, aider un enfant qui a loupé des cours parce qu’il était malade…” Aujourd’hui, le collège dresse un bilan positif : le nombre de sanctions a baissé et l’ambiance générale s’est améliorée.
Un numéro de téléphone gratuit, le 3020, vient d’être mis en place pour permettre aux victimes de harcèlement d’en parler et aux témoins de violences de demander conseils.
Et si tu es abonné à l’hebdomadaire 1jour1actu, tu découvriras, vendredi, un article pour t’aider à repérer le harcèlement à l’école.
En attendant, découvre le film « La Cible » réalisé par les élèves du collège Michel-de-Montaigne.
Il faut dire a enfants il ne voir pas q ‘ en sa fait mal au victime