« Le grand principe qu’on va travailler, c’est le droit d’expression. Aujourd’hui, c’est votre droit à vous ! Vous pouvez tout nous dire », explique Thomas Bougue, CPE au collège Bellefontaine, à Toulouse. Face à lui, la moitié d’une classe de 6e. Répartis en groupes, les élèves lisent attentivement le numéro d’1jour1actu sur les attentats.
Très vite, les premières questions arrivent : « Pourquoi ils ont tué des personnes dans une épicerie ? », interroge un élève. « Mais, monsieur, on peut dire ce qu’on veut, mais on peut pas critiquer le prophète… », souligne une autre. Ou encore : « Y en a qui disent qu’il faut aller faire la guerre au nom de l’islam. Mais, l’islam, il dit pas de faire ça ! » Dans l’échange, le CPE invite les élèves à réfléchir : « Qu’est-ce qui arrête la parole ? – Quels sont les moyens de dire que ça ne me plaît pas ? » Les échanges sont sereins et sérieux. Les élèves se sentent concernés. « [Ceux qui ont tué] ne sont pas des musulmans. Ça m’embête que les gens mettent tous les musulmans dans le même panier. Ça me fait de la peine… », écrit une collégienne.
À la fin de la séance, le CPE conseille une lecture : 100 % Bellefontaine, le journal du collège.
Une édition spéciale du journal scolaire
Primé l’an dernier au concours de l’Académie, 100 % Bellefontaine existe depuis quatre ans. Une semaine après les attentats, ses journalistes ont voulu réaliser une édition spéciale. « C’était important d’expliquer ce qui s’était vraiment passé », explique Widade, 13 ans. « Car beaucoup d’élèves vont sur Internet. Il y a beaucoup de rumeurs », ajoute Rania, 14 ans. Le contenu a été débattu. « Nous avons voté pour choisir le titre de une : “Aux crayons, citoyens”. C’est comme dans la Marseillaise. Il rend aussi hommage aux dessinateurs tués. »
Pour lire le journal des collégiens de Bellefontaine, clique ICI !
Sandra Laboucarie