« Après 9 jours de recherche, Amalka a enfin sauté dans les bras de sa maîtresse »

1jour1actu : Comment Amalka s’est-elle enfuie ?  

Manuela Vidal : Amalka voyageait dans la soute d’un avion, c’est-à-dire dans la partie inférieure. Elle était dans une caisse, comme ça se fait normalement pour les animaux. Mais quand la soute a été ouverte pour récupérer les bagages et les animaux, Amalka s’est enfuie. Sa caisse était peut-être mal fermée… 

Comment se sont déroulées les recherches ?

Elles ont été difficiles… En principe, les chiens sont faciles à récupérer, parce qu’il suffit de les appeler. Mais Amalka avait très peur et elle refusait de s’approcher. Tous les jours, des dizaines de personnes, des bénévoles de l’association, des gens qui travaillent sur l’aéroport et la maîtresse d’Amalka ont essayé de l’attirer pour l’attraper. Mais rien à faire ! Parfois, on l’apercevait au loin, mais le temps d’arriver à l’endroit où on l’avait vue, elle avait disparu. En plus, il a neigé, ce qui a compliqué nos recherches. On ne voyait pas bien, et on avait peur qu’Amalka ne supporte pas le froid…  

Et vous savez comment Amalka a fait pour vivre pendant ces 9 jours dans l’aéroport ?

Beaucoup d’animaux, surtout des chats, vivent dans les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy. Notre association prend soin d’eux et les nourrit. Il est possible qu’Amalka ait mangé des croquettes que nous laissons pour ces chats. Elle a peut-être aussi chassé des lapins. Il y en a beaucoup aux alentours de l’aéroport.

Des chats vivent dans les aéroports ?

Oui, dans les aéroports et dans leurs environs. Aujourd’hui, entre Orly et Roissy, il y en a environ 50. Ce sont des chats errants. En 2016, quand nous avons créé l’association pour nous occuper d’eux, il y en avait des centaines. Nous essayons de les attraper pour les faire stériliser, c’est-à-dire les opérer pour qu’ils ne se reproduisent pas. Puis nous les proposons à l’adoption sur notre site internet. Mais certains sont trop sauvages, alors nous les laissons vivre dans l’aéroport…

Et finalement, comment avez-vous fait pour récupérer Amalka ?

Au bout de 9 jours, sa maîtresse a pu l’approcher. Amalka était dans un parc, dans une petite ville, près de l’aéroport. Et elle a fini par sauter dans les bras de sa maîtresse. C’était magique ! On avait les larmes aux yeux, on était tous tellement soulagés…

Est-ce que des animaux s’enfuient souvent des avions, comme Amalka ?

Ça arrive trop souvent… Chaque année, Air France, une compagnie aérienne, transporte environ 30 000 animaux. Et il y en a 4 ou 5 qui s’échappent. Dans la grande majorité des cas, on arrive à les récupérer.

Quels conseils donneriez-vous pour prendre l’avion avec son animal ?

Si l’animal pèse plus de 8 kilos, il doit voyager en soute. Je conseillerais alors de se procurer une caisse assez solide, parce que, dans l’avion, les caisses sont attachées avec des sangles, des genres de grosses ceintures. Et il faut que la caisse soit bien résistante pour supporter la pression de la sangle sans se déformer. C’est important.

Nathalie Michel