Charlène, quel était votre rôle auprès des collégiens ?
Nous étions deux volontaires, et passions 10 heures par semaine dans chaque collège. Avec des professeurs, nous avons mené des ateliers sur la laïcité, la violence, l’égalité filles-garçons… Nous profitions aussi de notre présence pour ouvrir le foyer. Quand les élèves n’avaient pas cours, ils pouvaient venir pour discuter, parler d’un projet qu’ils avaient envie de mener. Ils pouvaient aussi se confier.
Vous étiez leur confidente ?
Avec certains, oui. Pour un jeune harcelé, ou d’autres qui avaient l’impression de vivre une injustice, il était plus facile de nous parler à nous, plutôt qu’aux profs directement. Certains n’avaient pas l’impression d’être entendus. Là, on les écoutait.
Et les ateliers, en quoi consistaient-ils ?
Nous pouvions discuter, jouer des pièces de théâtre, ou encore débattre. Par exemple, on a réfléchi sur les façons de réagir quand on assiste à une scène de violence : est-ce que ceux qui ne font rien sont violents eux aussi ? Nous leur avons aussi appris la médiation.
À quoi ça sert ?
C’est une façon de se calmer, d’écouter et de trouver une autre moyen de communiquer que la violence. Le médiateur crée une ambiance accueillante pour que chacun puisse comprendre le point de vue de l’autre. Le but, c’est de trouver un terrain neutre : on peut ne pas être d’accord et ne pas s’aimer, mais on ne se tape pas dessus !
Est-ce que vous savez si l’ambiance s’est améliorée ?
Je ne sais pas si tout a changé ! Mais, par petits bouts, on fait avancer les choses ! Certains élèves connaissent maintenant le principe de la médiation. Cette année, des enseignants ont repris nos méthodes de débats et ils ont lancé un projet « médiation ».
En quoi le climat scolaire peut-il aider à avoir de meilleures notes ?
Si les élèves se sentent victimes d’injustices, s’ils ne se sentent pas bien, pas écoutés, ils n’arriveront pas à apprendre !
Propos recueillis par Sandra Laboucarie
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