Votre film est adapté d’un roman. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette histoire ?
Je suis tombé amoureux du livre dès les dix premières lignes. J’ai aimé le ton et l’originalité de son auteur, Reif Larsen. Je me suis aussi immédiatement identifié au jeune héros.
Pour quelle raison ?
Son père, un cow-boy un peu rustre, ne l’a jamais compris. Sa mère, quant à elle, ne s’intéresse qu’aux insectes bizarres. Il se sent seul. D’autant plus seul que son frère jumeau est mort récemment. Il se réfugie alors dans son imagination, exactement comme moi quand j’avais son âge. Mon père passait son temps à la pêche, ma mère était tout le temps malade, alors moi je rêvais de cinéma.
Vous tourniez déjà des films ?
Vous savez ce qu’est une visionneuse en relief ? C’est un appareil pour regarder des diapositives, où les images sont collées sur des petits disques cartonnés. Gamin, j’en avais plusieurs, notamment de Walt Disney. J’en découpais les images, je les changeais de place et j’inventais une tout autre histoire. Je projetais ensuite le résultat à mes copains et à ma famille. J’étais un pro du bidouillage. C’est seulement vers 15-16 ans que j’ai commencé à tourner des vrais courts métrages.
Comment décririez-vous votre personnage ?
Spivet est un surdoué. C’est aussi un enfant entêté, courageux et extrêmement débrouillard. Il peut, par exemple, peindre un feu vert en rouge afin d’arrêter un train de marchandises et de grimper dedans en cachette.
Qui est le petit garçon qui l’interprète ?
Mes assistants ont rencontré plus de mille enfants. Ils en ont sélectionné une centaine. Quand j’ai vu les essais de Kyle Catlett, je l’ai trouvé trop petit. On lui donnait 7 ans, alors qu’au début du film, Spivet est censé avoir 12 ans. Mais il était tellement convaincant que j’ai pris rendez-vous avec lui par Skype. Il m’a alors fait un numéro incroyable. Il me disait : “Je peux pleurer sur commande, je suis costaud, je suis un champion d’arts martiaux”. Impossible de ne pas craquer. En plus, il est très intelligent : il parle cinq langues, dont le russe et le chinois.
Pourquoi avez-vous tourné le film en 3D relief ?
Dans les marges de son livre, l’écrivain a ajouté divers petits dessins : des croquis, des plans, des cartes… J’ai gardé l’idée de ces dessins et la 3D relief m’a permis de donner aux spectateurs l’impression qu’ils flottaient dans la salle. Bien souvent, je trouve que le relief est mal utilisé dans les films. De mon côté, j’ai beaucoup travaillé pour qu’il lui apporte à la fois de la poésie, de la drôlerie et de l’émotion.
Découvre la bande annonce du film :