1jour1actu : Parlez-nous de ce moment où l’on sort une momie du sarcophage pour l’étudier…
Samuel Mérigeaud : C’est inoubliable. Il y a un parfum de résine végétale qui vient des baumes utilisés pour la momification. Et puis il y a ces questions qui se bousculent dans la tête : « Quels secrets vont m’être révélés ? », « Qu’est-ce que la machine va m’apprendre de cette personne qui a vécu il y a si longtemps ? »
Se dit-on, aussi, qu’on aurait peut-être dû la laisser tranquille dans son sarcophage ?
Non, car les Égyptiens voulaient survivre pour l’éternité. Et, pour moi, le simple fait d’étudier ce corps momifié, de s’émerveiller devant lui, de citer son nom, est une manière de le rendre éternel. Et puis les techniques modernes permettent de le respecter bien mieux qu’autrefois.
Comment cela ?
Contrairement à ce que l’on faisait avant, on ne retire plus les bandelettes pour étudier une momie. Et on n’ouvre plus le corps. Le scanner permet d’obtenir des images de l’intérieur sans rien abîmer. C’est une avancée scientifique qui va vers plus de respect. C’est une dimension à laquelle je tiens beaucoup, même si la personne a cessé de vivre depuis des milliers d’années.
Et comment vous est venue l’idée de lui faire passer un scanner ?
J’ai découvert la momie Séramon quand j’étais étudiant en médecine. J’aime les musées, et j’allais souvent au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, où elle est exposée. Quand je suis devenu radiologue, je me suis dit : « Pourquoi ne pas lui faire passer une radio pour en apprendre davantage sur elle ? » Et, depuis, j’ai continué à m’y intéresser. Jusqu’au mois dernier, où nous l’avons placée sous ce scanner unique au monde. La momie Séramon, je la connais bien. Elle m’a tellement appris !
Quand vous étiez enfant, vous rêviez d’Égypte ancienne ?
Tout m’intéressait, et bien-sûr l’Égypte, les pharaons, les pyramides… Mais j’aimais surtout les sciences et la technologie. Et aujourd’hui, j’avoue que j’aime l’idée d’associer cette momie si ancienne avec cet appareil médical si moderne. C’est un décalage qui me touche, et, surtout, qui fait avancer les connaissances.
Si tu es abonné, retrouve plus d’infos sur cette étonnante expérience dans le numéro d’1jour1actu de cette semaine (numéro 448).
Moi j’adore l’Egypte et les pharaons 🤩🤩🤩🤩
Je trouve ça bien cette idée 👍 mais ça doit coûter cher un scanner pour une momie
Et puis c’est toujours des hommes en photo qui sont responsables mais on voit bien que c’est une femme à l’ordinateur qui fait tout le travail 😄😂