L’histoire
Félicie a une très longue natte, des yeux vert émeraude et des taches de rousseur sur le visage. Coincée dans un orphelinat en Bretagne, la pétillante fillette caresse un rêve : devenir danseuse étoile. Avec Victor, son meilleur copain, un inventeur lunaire, elle décide de s’évader pour aller à Paris. Direction l’Opéra Garnier, où elle voudrait s’inscrire comme élève. Elle est douée, mais elle manque trop de technique… Recalée !
Toutefois, Félicie, débrouillarde, n’a pas dit son dernier mot. Odette, femme de ménage à l’opéra, une boiteuse qui cache un secret, va l’aider à se perfectionner. Elle va devenir son ange gardien…
Notre avis
À l’époque où se déroule le film, vers la fin du 19e siècle, la tour Eiffel trône déjà sur Paris. À un détail près, toutefois : elle est encore inachevée et ne compte qu’un seul étage. Cette image, étonnante, quasi fantastique, donne à Ballerina une magie et un charme romantique qui rappellent celui du film d’animation Un monstre à Paris.
Les dessinateurs ont aussi apporté un soin immense aux décors : l’Opéra Garnier, notamment, est magnifiquement reconstitué. Le film séduit également par l’élégance de ses chorégraphies, à base d’entrechats et de grands jetés. À noter que c’est une célèbre chorégraphe, Aurélie Dupont, qui a elle-même supervisé les pas de danse, y compris la géniale battle finale dans le grand escalier de l’Opéra.
Qui dit danse classique dit truc de filles ? Non, car le scénario, malin, ne manque pas d’aventures, de suspense et de poursuites endiablées. Autour de la tourbillonnante Félicie gravitent des personnages auxquels on s’attache ou que l’on adore détester. À commencer par Camille, sa concurrente, une vraie vipère, et sa mère, aussi méchante qu’effrayante.
Rudolph, le beau gosse de la troupe, un prince russe gominé, nous plaît bien aussi : il est tellement prétentieux qu’il en devient ridicule et involontairement drôle. Ce film d’animation, conçu en France et au Canada, rivalise largement avec les meilleurs Walt Disney. Un spectacle trépidant, émouvant, idéal pour les fêtes de Noël.
Laurent Djian
Ballerina, d’Éric Summer et Éric Warin, au cinéma le 14 décembre 2016.
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