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Olivier Pascal. © DR

1jour1actu : Quel est le but de cette expédition ?

Olivier Pascal : Avec « Planète revisitée », un programme qui existe depuis dix ans, nous faisons un inventaire des espèces dans des zones méconnues. À chaque fois, nous nous intéressons à la biodiversité négligée. C’est-à-dire les invertébrés, comme les insectes ou les vers de terre. Tout ce dont les autres n’aiment pas beaucoup s’occuper !

1jour1actu : La forêt de Guyane, c’est aussi une zone peu connue ?

Olivier Pascal : L’extrême sud-ouest de la Guyane, où nous sommes allés, est l’un des derniers endroits quasiment inconnu de la région. Accessible uniquement en hélicoptère, la forêt est très dense, ponctuée d’inselbergs. Il y a un énorme potentiel de découverte. Par exemple, on connaît 18 000 espèces d’insectes, mais on pense qu’il y en aurait 100 000 !

1jour1actu : Comment avez-vous préparé l’expédition ?

Olivier Pascal : Nous voulions aller en Guyane, et nous avons recherché dans quel endroit précis installer le campement. Il fallait un endroit plat, à proximité d’une rivière, pour boire et se laver. C’est pourquoi nous avons survolé la zone en hélicoptère. Puis des équipes y sont retournées pour construire une piste d’atterrissage, des sentiers et enfin, le campement.

1jour1actu : Combien de personnes ont participé ?

Olivier Pascal : Il y avait 49 scientifiques, qui se sont relayés sur quatre semaines. Les conditions sont un peu difficiles, mais tous sont des habitués d’expéditions en forêt. Puis des personnes géraient le quotidien du camp, faisaient la cuisine, le ménage. Il y avait un médecin, aussi. Et puis, moi, le « chef d’orchestre » de l’expédition, qui m’occupais de l’organisation générale.

1jour1actu : En quoi a consisté le travail des scientifiques ?

Olivier Pascal : Les quatre semaines que nous avons passées en Guyane ont servi à capturer des spécimens. Chaque jour, les scientifiques partaient en forêt. Pour attraper des grenouilles ou des serpents, par exemple, ou pour récupérer les insectes, mouches, papillons ou moucherons tombés dans les pièges. De retour au camp, ils réalisaient un premier tri des spécimens, sous l’une des tentes qui servait de laboratoire.

1jour1actu : Qu’allez-vous faire de ces spécimens ?

Olivier Pascal : Nous les envoyons à des spécialistes du monde entier. Parfois, pour une espèce particulière, ils sont très peu nombreux. Les spécialistes des diptères (les mouches) ne sont que 15 dans le monde entier ! Ils vont analyser les spécimens. Certains seront déjà connus, d’autres non. Pour valider une nouvelle espèce, il faut beaucoup de temps. Parfois, des années !
 
Retrouve dans ton n° 75 d’1jour1actu une grande info sur le quotidien du camp et le déroulement de cette expédition incroyable :
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