Comment savoir si la vie existe ou a existé quelque part dans le Système solaire, en dehors de la Terre ? Difficile de répondre à cette question, tant les distances entre les planètes de l’Univers sont gigantesques. Cela fait plusieurs années que les hommes ont commencé à explorer la planète Mars. En ce moment, 5 sondes gravitent autour de Mars et 2 robots sont déjà à sa surface, Opportunity depuis 2004 et Curiosity depuis 2012. Denis Lebleu, ingénieur français chez Thalès et l’un des « papas » du projet ExoMars, nous explique ce que l’on peut attendre de cette mission.
Pourquoi aller étudier Mars, pour voir s’il y a des extraterrestres ?
Denis Lebleu : Même si Mars est très loin de nous, à plus de 55 millions de kilomètres, elle est la deuxième planète la plus proche de la Terre après Vénus. Or Vénus n’est pas une planète qui semble pouvoir accueillir de la vie. Il y fait très très chaud et la composition en gaz n’est pas respirable. Au contraire, sur Mars, on a déjà découvert des traces d’eau : c’est un élément important pour que la vie se développe. On va donc chercher de nouveaux indices, comme dans une vraie enquête policière !
Comment va se dérouler la mission ?
Denis Lebleu : En plusieurs parties. D’abord, une fusée va partir de Baïkonour au Kazakhstan, avec à son bord deux engins : un satellite qui va faire des mesures en orbite autour de Mars. Il va notamment aller mesurer des gaz comme le méthane, qui peut avoir été créé par des formes de vie martienne. Ensuite, une petite soucoupe, un atterrisseur, va se détacher du satellite et aller se poser sur le sol pour étudier la météo sur place. Enfin, en 2018, une dernière partie de la mission consistera à aller déposer un robot, un rover, qui creusera le sol sur deux mètres de profondeur et cherchera des extraterrestres… s’il y en a.
D’après vous, est-ce qu’on a une chance d’en trouver ?
Denis Lebleu : Cela fait treize ans que je travaille sur ce projet, et je peux vous dire que j’ai vraiment envie que l’on trouve quelque chose. À mon avis, à la surface de Mars, il n’y aura rien, car tout être vivant serait brûlé par les rayons du soleil et par les rayons cosmiques. Mais sous le sol, qui sait… Il y aura peut-être des vers ou des traces de bactéries.
Muriel Valin