En 2006, Perrine Hervé-Gruyer a créé avec son mari, Charles Hervé-Gruyer, la ferme du Bec-Hellouin. Ils y pratiquent la permaculture, et aident les autres fermes qui le désirent à adopter cette nouvelle forme d’agriculture. 1jour1actu a rencontré Perrine. Elle nous parle de son travail…
1jour1actu : Bonjour Perrine ! C’est quoi, la permaculture ?
Perrine Hervé-Gruyer : C’est une forme d’agriculture qui imite la nature. La permaculture nous apporte des solutions, des outils, pour réussir au mieux cette imitation.
1jour1actu : Quels sont les grands « principes » de la permaculture ?
Perrine Hervé-Gruyer : La permaculture, c’est d’abord une question d’organisation. Et pour cela, il faut observer le terrain que l’on veut cultiver : où y a-t-il du soleil, du vent, de l’eau… ? On organise ensuite son jardin en fonction de ces informations. Là où il y a du vent, on plante des haies pour le freiner ; à l’endroit le plus chaud, on place de grosses pierres : elles emmagasinent la chaleur durant la journée et la restituent, la nuit, aux plantes qui sont à proximité.
1jour1actu : Quelles sont les grandes différences entre la permaculture et l’agriculture « normale » ?
Perrine Hervé-Gruyer : On n’utilise aucun produit chimique (engrais ou pesticides). Normalement, la permaculture est une agriculture biologique.
1jour1actu : Pourquoi on ne laboure pas la terre, en permaculture ?
Perrine Hervé-Gruyer : Parce que, dans la nature, le sol n’est jamais labouré (sauf par les sangliers ou les poules). On respecte les insectes, les vers et les bactéries qui y vivent, car ce sont eux qui digèrent les feuilles mortes et les fruits gâtés qui tombent, qui les décomposent et les transforment en sol, en terre.
1jour1actu : Pourquoi mélange-t-on les cultures ?
Perrine Hervé-Gruyer : Parce qu’elles s’aident entre elles. Il y a des plantes « compagnes », comme les poireaux et les fraises, qui se protègent mutuellement de leurs parasites, et jouent donc le rôle de pesticides naturels. Et il y a les associations qui sont bénéfiques en sous-sol : les haricots prélèvent l’azote de l’air (un élément fertilisant très important) et le rendent dans le sol au niveau des racines. Cela plaît beaucoup aux salades. Et en plus, les haricots leur apportent de l’ombre…
1jour1actu : Comment faites-vous pour ne pas utiliser trop d’eau ?
Perrine Hervé-Gruyer : À la ferme, on a la chance d’avoir un ruisseau, mais cela ne nous empêche pas de faire très attention à notre consommation. On couvre le sol de paille pour qu’il ne s’assèche pas, ou moins vite, et garde l’eau en profondeur.
1jour1actu : Pensez-vous qu’il serait possible de nourrir la population mondiale grâce à la permaculture ?
Perrine Hervé-Gruyer : Bien sûr, il suffit de regarder la productivité des petits jardins. Proportionnellement, ils donnent souvent plus que l’agriculture conventionnelle. Dans le monde, la quasi-totalité de notre alimentation provient de petits agriculteurs, qui travaillent même parfois à la main.
La Ferme du Bec-Hellouin est présentée dans le film Demain, qui a obtenu le César du meilleur documentaire en 2016 !
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Pour en savoir plus sur la permaculture, découvre l’Info en grand du numéro de la semaine d’1jour1actu.
❗ ❗ ❗ ❗ je trouve que la permaculture c’est vraiment bien. grace a elle on mange des aliments sans pesticides
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