La force d’un tout petit enfant
À cause de sa maladie, la jeune championne n’a pas plus de force qu’un tout petit enfant. Pendant les compétitions, son papa l’aide à déplacer la carabine, la charger et la soulever. Justine explique : « Sans réelle force, je ne peux même pas soulever une bouteille pour me servir à boire. J’ai besoin d’aide quasiment pour tout, comme aller aux toilettes, me coucher, me lever… »
Un sport de très grande précision
Une fois sa carabine calée au creux de l’épaule, Justine ferme un œil pour viser la cible placée à 10 mètres. Très doucement, son œil ouvert guide le bout de sa « cara » vers la cible : « Je dois toucher son centre de 0,5 millimètre. C’est aussi petit que la pointe d’un stylo à bille… » Justine doit donc être extrêmement précise pour toucher le centre.
La reine des mouches
Quand elle est prête à tirer, Justine arrête de respirer : « Si je bouge, mon plomb partira à côté… » Immobile, elle caresse la gâchette. Et pan ! Son plomb fait mouche, comme on dit dans le tir, en touchant pile le centre de sa cible.
Pour se qualifier en finale, elle doit tirer 60 plombs en 1 h 15. Justine souligne : « Il faut une concentration, une patience et une précision colossales. Après, j’en ressors vidée, le cerveau lessivé, incapable de rien faire… »
Une battante depuis toujours
Depuis sa première compétition, à 16 ans, Justine Bève a pris confiance en elle : « J’ai appris à devenir plus calme, à mieux me maîtriser. Maintenant, au lieu de m’effondrer ou de me mettre en colère devant chaque difficulté du quotidien, mon réflexe est de trouver une solution. »
De son institutrice de maternelle à son entraîneur en équipe de France, tous l’appellent « la battante » !
Un seul regret…
Son papa, qui l’aide pendant les Jeux paralympiques, ne recevra pas de médaille si sa championne de fille en décroche une. Justine le regrette, et confie : « J’aimerais tant en gagner une pour le remercier de m’aider depuis toujours et remercier tous ceux qui m’aident au quotidien. »
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