Soldats Mali hélicoptère

Serge Michailof

1jour1actu : Les militaires français ont été victimes d’un choc entre leurs deux hélicoptères. Comment cela est-il possible ?

Serge Michailof : D’abord, il faut savoir qu’au Mali, les soldats français affrontent des combattants djihadistes qui se déplacent à bord de pick-up hyper-rapides et hyperarmés. Les combattants sont équipés de lance-roquettes, des sortes de fusées. Ils évoluent par petits groupes et sont dispersés sur une zone immense, désertique, qui fait 8 fois la surface de la France.

Cela signifie qu’il est difficile de deviner leur présence et qu’il est très dangereux de se retrouver face à eux ?

Soldats Mali hélicoptèreSerge Michailof : Oui, et c’est pour ces raisons que les combats se font surtout depuis les airs, au moyen d’hélicoptères. Des satellites peuvent repérer de gros bataillons, mais pas de petites unités, comme c’est le cas au Mali. L’hélicoptère, lui, peut le faire et il peut intervenir rapidement, puisqu’il vole à 250 km/h et peut tirer 500 obus à la minute.

Pourquoi l’accident s’est-il passé la nuit ?

Serge Michailof : Une guerre se mène de jour comme de nuit. Or, les hélicoptères de combat n’ont pas de système d’alerte s’ils s’approchent un peu trop près d’un autre engin volant. C’est voulu : c’est pour éviter de se faire repérer par l’ennemi. La nuit, les accidents sont donc plus probables. Même s’ils sont équipés de lunettes nocturnes spéciales, les militaires sont plongés dans le noir complet. Dans ce cas précis, les deux hélicos n’ont pas vu qu’ils se rapprochaient dangereusement l’un de l’autre. Et il faut savoir que ces engins sont rendus très fragiles par leur rotor. S’il est heurté, l’appareil s’écrase immédiatement.

Le président Emmanuel Macron a salué les 13 soldats morts comme des héros. Qu’en pensez-vous ?

Serge Michailof : On dit que ce sont des héros, car il faut être très courageux pour combattre de nuit, à bord d’engins très rapides, qui frôlent souvent le sol pour éviter de se faire repérer. Les menaces viennent du relief, et bien sûr des combattants surarmés et violents qui peuvent tirer sur l’hélico à tout moment.

C’est donc une lourde perte pour la France ?

Serge Michailof : Oui, d’autant plus qu’il faut plusieurs années pour former des militaires aussi spécialisés et expérimentés. Et le nombre important de morts renforce le caractère dramatique de cet accident.

Propos recueillis par Catherine Ganet

 
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