(© Noelie Pansiot Fondation Tara Ocean)


 
« On est toujours contents de rentrer au port de Lorient, la maison de Tara », lance Samuel Audrain, le capitaine. Véritable laboratoire flottant, ce voilier scientifique est revenu le 24 novembre d’une mission « Microplastiques ». Pendant six mois, Tara et son équipage, constitué à la fois de marins et de chercheurs (océanographes, biologistes, chimistes, etc.), ont parcouru 17 000 kilomètres. Ils ont longé les côtes européennes sur la trace de ces minuscules bouts de plastique, aussi petits qu’un grain de riz, qui polluent les mers. « L’objectif de cette mission ? Remonter à la source de ces déchets et comprendre d’où ils viennent et comment ils se dispersent », précise Samuel Audrain.

Les microplastiques sont très présents dans l’océan

(© Noëlie Pansiot Fondation Tara Océan)


C’est ce que constate l’équipage depuis dix ans. « On en a même retrouvé dans des endroits inattendus comme l’Arctique », note Élodie, de la fondation Tara Océan. « C’est une pollution invisible, mais qui a un fort impact sur la biodiversité. Les microplastiques polluent les poissons, les fruits de mer… et toute la chaîne alimentaire des océans, pour se retrouver jusque dans nos assiettes. » Or, on estime que 8 déchets plastiques sur 10 présents dans la mer viennent de la terre.
 

L’Europe, deuxième pollueur au monde

Pour comprendre comment ces déchets quittent la terre pour polluer la mer, la goélette Tara a exploré les embouchures des neuf principaux fleuves d’Europe. Pourquoi l’Europe ? « Parce ce que c’est la deuxième région au monde la plus pollueuse pour les plastiques en mer », informe Élodie. L’Europe utilise énormément de plastique…

La Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, l’Èbre, le Tibre, le Rhône, la Garonne et la Loire… À chaque étape , l’action a été la même. Comme l’explique Samuel Audrain : « Nous avons tiré des filets pour capturer les microplastiques et récolté des échantillons d’eau à plusieurs endroits. Au large du fleuve, dans l’embouchure et aux abords de la première grande ville rencontrée… »
 
Après six mois d’expédition, Tara rapporte quelque 3 000 échantillons de plastique. En attendant les résultats scientifiques, Élodie est déjà sûre d’une chose : « Les plastiques sont peut-être en mer, mais les véritables solutions sont à terre ! »
 

Stéphanie Biju