En douceur, Nolann rentre dans le pigeonnier installé dans la cour de l’école Saint-Joseph de Saint-Thuriau, une petite ville du centre de la Bretagne. Par cette précaution, l’élève de CM2 espère inciter les locataires du pigeonnier à rester tranquilles. Patapouf, Piou-Piou, Blanco et les autres pigeons ne semblent pas perturbés par l’intrusion du jeune homme, qui s’est porté volontaire pour « venir les nourrir, leur donner à boire et nettoyer leur litière, pendant l’été« , précise Nolann.
Patapouf, Piou-Piou, Blanco et les 5 autres pigeons ont fait leur rentrée en septembre dernier à l’école Saint-Joseph de Saint-Thuriau. “Ils avaient trois semaines quand nous les avons accueillis, ils étaient déjà assez gros”, raconte Fanny, élève de CM2, alors emballée par le projet de son école. “Échanger des messages avec deux autres écoles, Sainte-Mélaine à Plumelin et Sainte-Noyale à Noyal-Pontivy, à l’aide de pigeons voyageurs, détaille Fanny, c’est hyper original !”
Un GPS intégré…
Avant de pouvoir correspondre, il a fallu dresser les oiseaux. Les écoliers bretons ont été aidés par Yann, un colombophile. Autrement dit, un éleveur de pigeons voyageurs. “Il nous a expliqué que le pigeon revient toujours à son nid, dont il connaît la position précise, un peu comme s’il avait un GPS intégré dans la tête”, nous apprend Valentin.
Chaque jour, les élèves de l’école Saint-Joseph de Saint-Thuriau ont ainsi ouvert le pigeonnier, afin de permettre aux oiseaux de s’imprégner des “coordonnées” de leur lieu de vie. Au printemps, ils ont procédé à des premiers tests de lâchers dans la cour. “La toute première fois, les oiseaux se sont posés sur le toit de l’école et ne voulaient pas revenir !”, se souvient, amusée, Alwéna.
Le tout premier échange entre les 3 écoles a eu lieu au mois de mai. “Au moment du lâcher, nous n’avons pas fait de bruit pour ne pas effrayer les pigeons. Au bout de 20 minutes, ils étaient revenus !”, racontent, avec enthousiasme, Valentin, Nolann, Alwéna et Fanny. Les pigeons portaient sur leur dos un petit cartable confectionné par la maman d’Alwéna. “Nous y avions glissé une clé USB avec des messages et des photos pour nos camarades des autres écoles.”
Un livre en projet
Les échanges vont se poursuivre dès cette rentrée scolaire, entre les trois écoles bretonnes. “Nous allons rédiger un livre en commun sur la Première Guerre mondiale. À l’aide des pigeons voyageurs, nous nous enverrons nos différents brouillons d’écrits, à lire et à corriger”, révèle Valentin. Pour lui, qui fera sa rentrée en CM2, l’aventure continue. Nolann, Fanny et Alwéna intègrent, eux, la 6e, mais ils continueront à prendre des nouvelles de leurs pigeons. Le projet a même suscité une vraie passion pour Nolann. “J’ai commencé à construire un pigeonnier dans mon jardin”, avoue le jeune Breton.
Stéphanie Biju
Comment font-ils pour savoir où ils doivent aller?
J’aime beaucoup les pigeons