C’est le monde à l’envers : la petite bête sauve la grosse ! Dans plusieurs pays d’Afrique*, des scientifiques ont mis en place des programmes intéressants de protection des éléphants.
Ces programmes consistent à éloigner les pachydermes des champs agricoles cultivés par les hommes, en utilisant des abeilles. Pour les effrayer, les insectes bourdonnent très fort, et, si besoin, les piquent ! Donc l’homme n’intervient plus de manière violente comme dans le passé, en jetant des pierres ou en tirant des coups de feu par exemple. Au pire, les éléphants étaient tués. Au mieux, ils étaient apeurés et devenaient  agressifs, ce qui causait de nombreux accidents.

Éléphants enquiquineurs

On doit l’idée du recours aux abeilles à une scientifique anglaise, le docteur Lucy E. King. En 2002, elle remarque que les abeilles aiment fixer leurs ruches sur une espèce d’arbres : les acacias. Mais gare aux gourmands ! Elles piquent tous ceux qui mangent les feuilles des acacias et viennent les déranger. Et l’éléphant figure sur la liste des enquiquineurs ! Heureusement, comme il a de la mémoire, il ne se fait pas attaquer deux fois et évite les ruches. Il a compris que le bourdonnement des abeilles représente un danger. Et, comme il est « sympa », il prévient ses amis en émettant un grondement bien particulier.

… et abeilles énervées !

Le docteur King a donc enregistré ce bruit qui est diffusé par haut-parleur près des cultures agricoles. Elle a aussi inventé des sortes de clôtures d’abeilles : tous les dix mètres, une ruche est installée, sur des poteaux ou des arbres, autour d’un champ cultivé. Un fil est tendu entre chacune, et, quand un éléphant secoue le fil en voulant passer, il secoue aussi les ruches, ce qui énerve les abeilles. Et s’il se fait piquer, sur la trompe, derrière  ses grandes oreilles ou autour des yeux, cela peut lui faire très mal.
L’installation de ces clôtures d’abeilles a déjà fait ses preuves. En plus, elles coûtent beaucoup moins cher que des clôtures électriques. Et les hommes peuvent aussi vendre le miel produit par leurs petites amies ailées. Tout le monde s’y retrouve !
*Au Kenya, en Tanzanie, au Botswana, au Mozambique et en Ouganda.
Pour aller plus loin
www.thesilentheroes.org (site en anglais à lire avec tes parents)

Pascal Alquier