Les scientifiques savent déjà qu’un séjour dans l’espace affaiblit le corps humain. La recherche l’a prouvé : par exemple, il perd des muscles, il est plus fatigué…
Pour mieux comprendre comment le corps réagit dans l’espace, les chercheurs reproduisent des situations similaires à l’impesanteur.
À Toulouse, douze hommes ont été « plongés » pendant trois jours dans un bain. Ainsi, ils n’avaient plus aucun appui, un peu comme dans l’espace. Ils avaient la sensation de flotter.
Pour ne pas être mouillés et ne pas avoir la peau toute fripée, ils étaient enveloppés dans une grande toile imperméable. « Notre corps était prisonnier de l’eau. Nous ressentions le poids de la bâche. Nous ne pouvions pas bouger les jambes », raconte Gaël Germain.
« Nos repas étaient rationnés. La quantité de nourriture était calculée en fonction de nos dépenses d’énergie. Donc on ne mangeait pas grand-chose ! », ajoute Gaël Germain. (© CNES/MEDES/E.GRIMAULT, 2015.)
Toujours allongés, même aux toilettes !
Les volontaires devaient rester en position allongée même pour manger, se doucher ou aller aux toilettes ! « On nous y emmenait sur un brancard, avec la tête légèrement inclinée. » Les médecins ont fait des examens pendant trois jours avant le bain, pendant le bain et à la sortie durant deux jours.
Prises de sang, analyse d’urines, radios, tension… rythmaient les journées. « Par exemple, nous avons fait un test d’équilibre avant et après le bain. À la sortie, je chancelais. J’ai même failli tomber ! »
« Avec le poids de la bâche, certains se sentaient compressés. Moi, ça ne m’a pas gêné. On est entre deux eaux, tout le corps est enfoncé dans l’eau sauf les bras et la tête ! », raconte Gaël Germain. ( © CNES/MEDES/E.GRIMAULT, 2015.)
« J’ai grandi de 2 cm »
Trois jours sans rien faire, ça fatigue ! « J’ai mis une semaine à retrouver ma force. » Pour autant, Gaël Germain ne regrette pas du tout : « Tout le monde était aux petits soins avec nous. C’était aussi très intéressant… Je n’imaginais pas qu’en seulement trois jours le corps allait s’adapter à cette nouvelle situation. J’ai par exemple “grandi” de 2 cm. En étant alité, le corps s’allonge. Et j’ai tout reperdu une fois debout ! ».
Sandra Laboucarie.
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