1jour1actu : En quoi consistait l’opération chirurgicale que vous avez réalisée ?

Dr Collin : J’ai opéré une femme âgée qui souffrait de l’épaule. Cette opération a consisté à lui poser une prothèse : c’est un appareil en plastique et en métal qui remplace les articulations des os, usées par certaines maladies ou par des fractures. La pose d’une prothèse d’épaule est une opération très fréquente en France. On en fait près de 30 000 par an.

Pourquoi porter des Google Glass, pendant cette opération ?

Dr Collin : Le but était de filmer l’opération et de retransmettre les images en direct à un chirurgien japonais qui doit bientôt réaliser la même opération. Ce sera une première au Japon, et ce chirurgien voulait donc m’observer avant de se lancer. Grâce aux Google Glass qui sont équipées d’une caméra, d’un micro, d’un récepteur audio, et qui sont connectées à internet, il a pu voir comme s’il était à ma place. J’ai pu lui décrire les étapes opératoires et répondre à ses questions. Et tout ça à 10 000 km de distance !

C’était une première en France ?

Dr Collin : Oui. Et surtout, c’était la première fois que des images étaient retransmises entre deux pays différents et très éloignés l’un de l’autre. Il y a déjà eu des opérations avec des Google Glass aux États-Unis, mais la retransmission avait eu lieu d’un État à l’autre.

Ce n’est pas gênant d’opérer avec des Google Glass ?

Dr Collin : Au contraire, c’est très pratique ! Cela ne prend pas beaucoup de place. En plus, je peux voir en permanence ce que je filme et, si besoin, juste en bougeant les lunettes, mieux cadrer les images. D’ailleurs, la technologie va encore évoluer. Très bientôt, les Google Glass permettront de filmer exactement là où regarderont les yeux du chirurgien !

Les Google Glass, c’est donc l’avenir de la chirurgie ?

Dr Collin : Oui, parce qu’elles facilitent le partage de savoirs entre chirurgiens, même à distance. Dans le futur, elles permettront aussi, pendant l’opération, d’accéder à des informations médicales sur les patients (comme leurs radios), d’être alerté quand on approche une zone dangereuse ou encore de consulter des fiches techniques ou anatomiques.
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