Pourquoi en parle-t-on ?
Parce que des centaines de Syriens viennent de mourir, intoxiqués par un gaz, et personne ne sait qui l’a utilisé. Le gouvernement, dirigé par le président Bachar el-Assad, et ses opposants s’accusent mutuellement de ce massacre.
L’actu du jour :
Tu connais le gaz naturel qui est utilisé pour chauffer les maisons… Il en existe un autre type qui porte aussi le nom de « gaz », mais qui est une véritable arme de guerre. Son nom : le gaz sarin. En fait, il ne s’agit pas d’un gaz, mais d’un liquide qui se disperse très vite dans l’air, sous forme de vapeur. À très faible dose, ce produit chimique tue la moindre personne qui le respire ou le touche… en moins d’une heure.
C’est pour cette raison qu’il est appelé « arme chimique ». C’est lui qui pourrait être responsable des morts en Syrie.
En quoi cette arme est différente des autres ?
Elle se distingue des bombes, des balles, des missiles… parce que cette arme ne se voit pas : c’est un liquide transparent qui est projeté par une sorte de pulvérisateur. Elle n’a pas d’odeur, elle ne fait pas de bruit, et, à la différence des autres armes, elle ne tue pas sur le moment : elle s’attaque au cerveau et aux muscles, et provoque une sorte d’étouffement au bout de plusieurs minutes.
C’est donc une arme invisible qui passe inaperçue. Elle est d’ailleurs interdite depuis 1997 dans la plupart des pays du monde.
Pourquoi est-elle utilisée en Syrie ?
En réalité, il y a 5 pays sur la planète qui n’ont pas accepté de signer, en 1997, un texte international, interdisant les armes chimiques. La Syrie en fait partie, et elle garde donc toujours en stock du gaz sarin qu’elle se donne le droit d’utiliser.
Est-ce que la Syrie est le premier pays qui utilise des armes chimiques ?
Non, pendant la Première Guerre mondiale, beaucoup d’armées avaient utilisé des gaz pour tuer. Et, plus récemment, en 1995, des terroristes japonais ont tué 12 personnes, en pulvérisant du gaz sarin.
Y a-t-il des antidotes ?
C’est en cours. Les scientifiques du monde entier sont en train de travailler sur des antidotes, c’est-à-dire des remèdes qui pourraient soigner ou même protéger les populations, avant une attaque. Mais, pour l’instant, les plus efficaces de ces antidotes sont encore à l’étude dans les laboratoires.