Pourquoi on en parle ?
Parce que le 15 juillet dernier, sur l’île de la Réunion (un département français situé dans l’océan Indien), une touriste a été tuée par un requin pendant qu’elle se baignait à seulement cinq mètres du bord. Cette plage est connue pour être dangereuse et la baignade n’était pas surveillée.
L’@ctu du jour :
Pascal Deynat est spécialiste des requins. Il répond à nos questions.
Les attaques de requins sont-elles en augmentation à la Réunion et dans le reste du monde ?
Les attaques de requins sont assez stables dans le monde : on en compte 60 à 70 par an, dont 4 à 6 mortelles seulement. Mais en 2012, elles ont été en augmentation puisqu’on en a recensé 80.
Comment cela s’explique-t-il ?
Les requins n’attaquent jamais au hasard. Le plus souvent, ils confondent les proies dont ils se nourrissent (tortues, phoques, thons…) avec des surfeurs ou des nageurs, car ces derniers émettent le même type de vibrations (battements des pieds et des mains) qu’un poisson en détresse ou un phoque. Mais les requins ne distinguent pas réellement les formes, ils sont obligés de mordre pour savoir si leurs proies sont comestibles.
La surpêche et le tourisme peuvent aussi expliquer cette augmentation. Ces deux activités conduisent à la raréfaction des poissons au large. Pour trouver de la nourriture, les requins se trouvent donc attirés vers les côtes, ce qui augmente le risque d’attaque.
Les requins sont-ils présents sur les côtes françaises ?
Oui ! Il existe une cinquantaine d’espèces de requins le long des côtes françaises. Même si leur taille est parfois impressionnante, ils sont inoffensifs, car ils mangent des poissons, des crustacés et du plancton (de minuscules organismes marins).
Le requin est beaucoup moins meurtrier que certaines autres espèces, pourquoi a-t-il une si mauvaise réputation ?
Si les requins étaient des herbivores comme les vaches, ils ne seraient pas aussi craints ! Mais les requins sont des prédateurs ; c’est-à-dire qu’ils mangent des proies vivantes pour survivre.
Plusieurs centaines d’espèces de requins existent. Seules trois d’entre elles sont potentiellement dangereuses : le grand requin blanc, le requin-tigre et le requin-bouledogue, car leur grande taille les oblige à manger toutes sortes de proies.
L’homme est bien plus dangereux pour le requin que l’inverse ! Chaque année, 100 millions de requins sont tués par l’homme pour réaliser des potages à l’aide de leurs nageoires.