1jour1actu : Qu’est-ce que ça vous a fait d’apprendre que vous étiez sélectionné ?

Thomas : J’ai été très content. J’ai pris cinq minutes pour savourer ma joie, mais ensuite je me suis remis à travailler.

Pourtant, vous ne partez que dans deux ans…

Thomas : Oui, mais j’ai encore beaucoup à apprendre. En particulier, je dois apprendre à bien parler le russe, notamment parce que la fusée qui nous conduit jusqu’à la Station spatiale décolle de la ville de Baïkonour qui est gérée par la Russie.

 Vous avez beaucoup travaillé à l’école, pour devenir astronaute ?

Thomas : J’ai surtout beaucoup rêvé quand j’étais petit. Mon père me fabriquait des sortes de fusées en carton d’où je ne voulais pas sortir, même pour aller manger. Ensuite, oui, j’ai travaillé. J’ai passé un diplôme de pilote d’avion. Et puis, d’astronaute.

 On dit que vous avez été choisi parmi 8 500 candidats…

Thomas : Oui, c’est vrai. Ils en ont retenu six, dont moi. J’ai eu beaucoup de chance.

 Quelles sortes d’épreuves doit-on passer pour devenir astronaute ?

Thomas : Quand on va dans l’espace, on se retrouve dans l’immense univers. Il faut être solide dans sa tête, ne pas céder à la panique… Avant de partir, on nous fait donc passer des tests pour voir si on sait garder son calme. Par exemple, j’ai fait un entraînement de deux semaines sous terre, sans voir le jour.

 Vous allez passer six mois dans la station. C’est long, non ?

Thomas : Oh, non, je ne crois pas ! D’abord, on travaille beaucoup. La moitié du temps de travail est consacré à l’entretien et à la réparation de la station. L’autre moitié, on fait des expériences scientifiques.

 Vous ne faites que travailler ?

Thomas : On dort aussi, bien sûr. Mais dans l’espace, il n’y a pas de loi de la gravité : rien, ni personne, n’a de poids. Tout flotte. Il faut alors veiller à accrocher son sac de couchage pour ne pas dériver !

 Vous pouvez aussi vous détendre ?

Thomas : Oui, je vais prendre des livres, des DVD et surtout je ferai plein de photos de la Terre.

 Votre rêve va se réaliser ?

Thomas : Pendant six mois, je vais flotter dans l’espace. Je vais me libérer de ce poids qui nous maintient tout le temps au sol… Oui, mon rêve de voler va se réaliser. Quelle chance !

 Et la Station internationale, que représente-t-elle pour vous ?

Thomas : C’est l’engin le plus extraordinaire que l’homme ait jamais inventé. Imaginez : un objet qui pèse presque autant que 300 voitures, et qui flotte dans le vide ! En plus, ce n’est pas une coquille vide : c’est un laboratoire de pointe, avec des centaines d’ordinateurs, et c’est un lieu de vie pour six êtres humains.

Le retour sur terre risque d’être dur…

Thomas : Oui, il faut du temps pour récupérer son état normal, et surtout retrouver l’équilibre quand on a flotté pendant six mois. Mentalement, aussi, il paraît que c’est dur : quand on voit la Terre de si loin, dans l’immense univers, on réalise combien elle est fragile. Et on se sent soi-même très fragile, et petit.

Pour aller plus loin :

Découvre le dossier spécial que nous consacrons à l’ISS, dans l’hebdo 1jour1actu n° 28.Et ne rate pas l’interview que nous a accordé Thomas au sujet de son métier d’astronaute.

À Toulouse, n’hésite pas à te rendre à la Cité de l’espace. Tu pourras notamment t’installer dans un vaisseau Soyouz, le même qui conduit les astronautes jusqu’à la Station spatiale internationale. Clique aussi ici pour écouter Thomas Pesquier parler de sa future mission.

Une autre vidéo à ne pas rater qui rend bien compte de la vie à bord de la Station spatiale internationale.